1. Vingt et un ans après (3)


    Datte: 30/05/2018, Catégories: Erotique, Auteur: gg18120, Source: Xstory

    ... mais depuis tout à l’heure, je ne sais pas si tu travailles, si tu m’allumes, si tu as envie de baiser. Je suis dans le flou complet.
    
    — Au temps pour le grand détective !
    
    Elle fit un sourire énigmatique et compléta la biographie de la danseuse.
    
    — Née à Bourges, vingt-trois ans d’après ce que je peux déduire de la date où elle a obtenu le Bac, plutôt mignonne, brune, conservatoire, un peu de ballet et maintenant de la performance. J’ajoute qu’elle ne squatte le grenier que depuis une semaine, ce qui la met hors de cause pour les lettres anonymes qui arrivent depuis trois mois.
    
    — Fabienne pourrait bien avoir raison en ne soupçonnant aucun de ses hôtes.
    
    — Il fallait vérifier. C’est fait. Demain, nous chercherons ailleurs.
    
    — Bon, soufflais-je. Que fait-on maintenant ? On se couche et on dort ?
    
    Mais Fran ne m’écoutait pas. Elle s’était rassise en tailleur et regardait le plafond.
    
    — Tu n’entends pas ? me demanda-t-elle.
    
    — Non, rien du tout.
    
    — Bouché, long à la détente et sourd ! Tu fais vraiment un foutu détective, Eric !
    
    Je laissai passer pour dire.
    
    — Je n’entends vraiment rien.
    
    — Grimpe sur le lit. Je jure qu’il s’agit d’une proposition honnête. Je n’en profiterai pas pour te tailler une pipe en douce.
    
    J’enlevai mes chaussures, montai sur le lit, tendis l’oreille.
    
    — Alors ? interrogea Fran.
    
    — C’est confus...
    
    — Analyse, fais des rapprochements, collecte les indices.
    
    Je pris la tête de circonstance, fronçais les sourcils, ...
    ... plissais les yeux, exagérais pour le simple plaisir d’agacer Fran alors que j’avais parfaitement compris ce qui se passait au-dessus de nous, je lui dis.
    
    — Non, vraiment, je n’entends rien.
    
    — Tu me fais marcher ?
    
    — Je t’assure...
    
    — Si je te dis qu’il y a au-dessus de nous un mec et une nana, qu’ils ont fini de dîner il y a un quart d’heure, que je les ai entendus discuter à voix basse, qu’il y a eu quelques petits bruits très faciles à interpréter, ça t’aide ?
    
    — Ils baiseraient ?
    
    — Je devine qu’ils n’en sont qu’au stade des préliminaires, mais à mon avis, le premier acte ne va pas tarder à débuter.
    
    Elle me stupéfia en disant :
    
    — On va voir ?
    
    — Quoi !
    
    — Tu m’as très bien comprise. Je veux aller voir et même participer.
    
    — Mais...
    
    — Fabienne m’a assuré que ces deux-là n’avaient rien contre le fait d’avoir un public. Bien au contraire. Il leur arrive de baiser dans des théâtres, des endroits bizarres, des squats. J’y vais toute seule si tu ne veux pas m’accompagner.
    
    Elle ajouta en me voyant hésiter.
    
    — Je ne te savais pas aussi bégueule.
    
    — Moi, bégueule ! Tu as la mémoire courte. Tu veux que je te rappelle certaines soirées où nous étions ensemble ?
    
    — On s’en fout de tes vieux exploits de super-baiseur. ! J’ai envie de m’éclater ce soir, pas de t’entendre radoter. Tu viens ou non ?
    
    Fran s’était déjà levée, avait saisi un très court peignoir en tulle et le passait tout en marchant vers la porte.
    
    — Tu t’habilles pour sortir ? ...
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