1. Descente au Paradis (4)


    Datte: 30/08/2021, Catégories: Erotique, Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory

    ... réflexion cohérente. Ses bribes de mots lui font plus mal qu’autre chose, d’autant que les visions de son rêve sont toujours présentes dans sa tête.
    
    La belle quadragénaire commence par se rendre dans la cuisine, où elle avale successivement trois verres d’eau et un cachet.
    
    J’ai encore fait la connerie de ma vie.
    
    Finalement, elle ne s’en veut pas vraiment : la veille, elle a décompressé. Aujourd’hui, ses problèmes sont toujours là, mais elle se trouve tout de même plus forte d’avoir veillé à préserver sa dignité malgré l’alcool, par on ne sait quel miracle. Elle en retire même un peu de fierté et de confiance. Apaisée, elle se rend dans le salon, où Marcel regarde la télévision : la voyant approcher, il l’éteint.
    
    — Salut petite, ça va ?
    
    Il a même l’air inquiet ! En même temps, elle a dû lui offrir un sacré spectacle, la veille, il doit s’attendre à ce que le mal de tête soit en conséquence. D’un coup, le souvenir lui revient à l’esprit : c’était pour ça le rêve ! Son rêve doit être une réaction à leur discussion de la veille, celle sur les enfants. Marcel a été touchant, tellement que ça a dû marquer son inconscient ! Mais de là à lui imposer un tel rêve... Suzanne s’assoit, et se plonge sa tête dans ses mains : quelle honte ! Elle n’est pourtant plus une gamine, à quarante-cinq ans ! Certes, elle n’avait jamais bu à ce point auparavant, mais elle aurait pu faire un effort pour paraître plus digne ! A quoi sert de se maintenir en forme, se s’habiller toujours ...
    ... bien, de se tenir droite, bref, de construire une image forte de sa personne si c’est pour se laisser aller de la sorte...
    
    — Qu’est-ce qui s’est passé, hier soir ?
    
    — Euh... Tu veux dire... que... A, à quel moment ?
    
    — Après avoir mis la musique.
    
    Heureusement pour Marcel, la belle est trop occupée à contenir son mal de tête pour lever les yeux sur lui, elle aurait vu sa détresse transparaître dans le cas contraire. Mais Marcel se retient : elle sait probablement qu’il l’a touchée, mais ne sait peut-être rien de ce qui s’est passé après, à moins qu’elle ne fasse semblant. De toute manière, il a intérêt à paraître sûr de lui :
    
    — Bah, on a dansé un peu. Moi mal parce que j’aime pas ça. Puis t’as manqué de te casser la gueule, alors je t’ai raccompagnée jusqu’à ta chambre parce que t’arrivais pas à aligner deux pas, et...
    
    Suzanne relève la tête et plonge son regard glacial dans le sien : Marcel déglutit, et sent la pression.
    
    — Bah... je t’ai laissée quoi, t’es une grande fille.
    
    La belle quadragénaire sent sa gorge se nouer : elle sait qu’elle doit le dire, mais les mots sortent difficilement de sa gorge de femme forte et fière ; néanmoins, elle sait que le dire est faire preuve de plus grande force encore : celle qui consiste à admettre ses faiblesses. Suzanne rassemble tout son courage :
    
    — Marcel... Je voulais vous... Enfin, je... Bon, je te remercie de ne pas avoir profité de la situation.
    
    Bien sûr, elle sait qu’il a posé la main sur son sein, mais ...