1. Descente au Paradis (4)


    Datte: 30/08/2021, Catégories: Erotique, Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory

    Suzanne réussit un o-soto-gari : son adversaire, un grand gaillard d’un mètre quatre-vingt pour quatre-vingts kilos tombe au sol. En une fraction de seconde, elle se jette au sol et l’immobilise avec hon gesa gatame : la cage thoracique du pauvre homme est comprimée, sa tête bloquée contre la poitrine de la belle, qui ressort un peu de son haut blanc de sport à cause de la pression qu’elle exerce, débordant de son kimono. Malgré quelques tentatives pour se libérer de la prise, l’homme finit par taper sur l’épaule de la belle, acceptant sa défaite. Luc, un grand gaillard de deux mètres, ceinture noire troisième dan de Judo, sonne le « Mate » : l’exercice est terminé, et Suzanne est parvenue à immobiliser deux fois son adversaire, contre une, remportant le duel. La séance est terminée.
    
    Au cours du Salut final, Suzanne ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil à Luc : environ soixante-dix ans, bien conservé, très sportif malgré son âge. Le vieil homme lui jette un œil et arbore un sourire complice : il s’agit de son vieux maître de Judo. Lors de son enfance, Suzanne avait passé la majorité de ses étés dans sa maison de campagne, et ce club était l’un des seuls à des kilomètres à la ronde. Naturellement, elle s’était rapidement tournée vers les sports de combat, profitant de chaque entraînement pour peaufiner ses techniques. Avec le temps et le travail, elle avait perdu l’habitude de pratiquer, mais elle arborait tout de même fièrement sa ceinture marron, abîmée par les ...
    ... années et les entraînements. Aujourd’hui, revenir en ce dojo où elle a passé la majorité de son enfance lui véhicule une forte nostalgie. Finalement, elle est bien contente d’être passée.
    
    Le cours se termine : Suzanne se relève, et se dirige vers son ancien maître, non sans remarquer la grimace de son ancien adversaire, qui la dévisage durement. Elle l’ignore simplement. Suzanne ne reconnaît pas une des sept personnes – Luc non compris – qui sont présentes ce soir : des jeunes, des moins jeunes, mais personne de son enfance. Alors que les judokas se dirigent vers les vestiaires, Suzanne enlace Luc en souriant, non sans hésiter à cause de la sueur qu’elle a émise au cours des deux dernières heures.
    
    — Salut gamine ! Ça me fait plaisir de te voir !
    
    — Gamine, gamine... je ne le suis plus tant que ça ! Par contre, toi... Bah, tu as pris du poids !
    
    Luc la dévisage d’un air sombre : Suzanne hausse un sourcil, et les deux vieilles connaissances éclatent de rire. Très rapidement, les liens se renouent : les souvenirs refont surface, et les deux passent plusieurs dizaines de minutes à se remémorer le bon vieux temps en rigolant. Suzanne lui explique les raisons de son retour dans la maison de ses parents, son divorce, les tribulations de son fils, et lui dévoile sa vie de couple, son dojo et ses aventures pendant toutes ces années. Le courant passe bien, comme s’il ne s’était jamais rompu, entre deux vieux amis.
    
    — Bon, gamine... Il se fait tard ! Quand est-ce que tu passes à ...
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