1. Nous avons poussé le bouchon un peu loin


    Datte: 23/08/2021, Catégories: fh, couple, caférestau, voyage, collection, amour, Oral jeu, Humour lieuxpubl, Auteur: Rocco si Refroidi, Source: Revebebe

    ... vendre. Alors, tu penses bien qu’ils ont tout essayé pour me garder rien que pour eux pendant le déjeuner.
    — Et tu n’as pas eu envie qu’un de ces beaux bourdons te pique avec son dard ?
    — Tiens ? Tu deviens jaloux ?
    — Mais, non ! C’est juste pour le jeu de mots. Tu sais bien que la jalousie, c’est un truc de mec qui n’a pas confiance en sa copine. Et en plus, tu peux bien faire ce qui t’amuse. Tu ne m’appartiens pas. Si c’était l’inverse, je t’aurais marquée au fer rouge sur une fesse.
    — Comme un cow-boy ?
    — C’est ça. Je t’aurais attrapée au lasso et je t’aurais jetée toute nue sur le lit avec les poignets et les chevilles attachés ensembles. Après j’aurais brûlé lentement ta peau avec mes initiales.
    — Les trois lettres RsR sur ma fesse gauche, ça ferait peut-être un joli tatouage.
    — Non ! Je te dis que cette idée de possession me couperait l’appétit. Tu n’es pas une vache ! Je préfère écrire mon nom sur tes fesses ou tes seins rien qu’avec mes lèvres. Allez, rentrons vite ! Tu m’as donné faim, avec ton histoire de miel.
    
    oooOOOooo
    
    En nous accueillant à l’entrée du bouchon, le serveur s’est excusé : à l’heure où nous étions arrivés, toutes les bonnes places étaient occupées. Il nous a donc installés au fond de la salle, dans une alcôve un peu kitch. C’était une grande table ronde, presque complètement ceinturée par une banquette à l’ancienne dont le dossier haut nous protégeait des regards des autres clients du restaurant. Comme nous étions seuls à cette table ...
    ... peu éclairée, cela a créé une ambiance de cocon tranquille mais un peu vieillot. J’ai pensé que cette atmosphère risquait de ne pas plaire à Tina autant que je le souhaitais et j’ai tenté me rassurer en lui disant :
    
    — Si, si, je t’assure ! Le copain qui vient souvent ici m’a dit que ça valait le déplacement.
    
    Heureusement, le contenu de nos assiettes nous a vite réconciliés avec ce lieu : nous nous sommes régalés d’une salade ardéchoise et d’une saucisse de couennes accompagnée de pommes de terres au four nappées de fromage frais à la ciboulette. C’était rustique. Mais si c’est bien fait (et c’était le cas), c’est tout l’intérêt de cette cuisine traditionnelle aux saveurs marquées. C’est simple, mais avec des goûts vivants. Comme tout ce que nous aimons, tous les deux. Seules les manœuvres insistantes du serveur pour nous vendre son Beaujolais nouveau ont été désagréables : Tina, autant que moi, préfère ne pas boire de vin plutôt que d’avaler cette trouvaille publicitaire sans grand intérêt.
    
    Pour alléger l’indispensable tarte Tatin du dessert, nous n’en avons demandé qu’une part. Ça nous a permis aussi de jouer à tour de rôle à tout ce que l’on peut faire avec une seule cuillère, deux bouches gourmandes, des saveurs sucrées et des coups de langues sensuels. C’était même plus qu’allumeur, dès que nos regards ont pris part à ce jeu. Évidemment, je n’ai pas oublié de maquiller de crème fraîche la bouche carmin de Tina. J’ai fait ça uniquement pour m’exciter en voyant ...
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