Nous avons poussé le bouchon un peu loin - Histoires de Sexe

Nous avons poussé le bouchon un peu loin

... une ivrogne pendant au moins vingt secondes avant de mesurer Popol. C’est normal qu’il ait raccourci.
— Ah bon ? Tu es gonflé au gaz hilarant pour retomber si vite ?
— Arrête de te moquer de moi. Je dis simplement qu’un homme ça débande rapidement après avoir éjaculé. Il fallait qu’on puisse prendre la fuite très vite si on était agressé par un prédateur, à l’époque de la préhistoire. La nature s’est donc débrouillée pour qu’on dégonfle vite, un point c’est tout.
— Mon œil ! Tu ne vas quand même pas mettre la taille de ton sexe sur le dos des dinosaures !
— Bon. On ne va pas chipoter pour vingt grammes d’amour-propre.
— En attendant, j’avais raison : ce soir, tu ne taperas pas au fond de mon ventre. Ou alors, il faudra que tu t’achètes une rallonge pour y arriver.
— Tina, si tu rajoutes les deux centimètres qui manquent, on est à égalité ! Et en plus, c’est normal : on est français. Donc, tous égaux ! La profondeur de ta chatte est donc identique à la longueur de ma queue, point.
— Et il est reparti à raconter n’importe quoi. Mais débranchez-le, nom de Dieu ! Tu es infernal, mon Roccoquin chéri. Mais ! Tu ne m’as même pas remerciée ! Le merci que tu me dois, je le demande à qui ? Au goujat plaisantin ? Au propriétaire de la queue pneumatique d’homme des cavernes ?
— Excuse-moi, c’était ...

... divin. J’ai vu des étoiles, un feu d’artifice comme à Venise et la marée montante à Quiberon. C’était i-nou-bli-able… Mais oui, c’était super ! Et puis, je t’ai tout de même donné un bel acompte de mercis juste avant. Alors ne prends pas le mors aux dents.
— Il valait mieux pour toi que je ne me serve pas de mes dents.
— Je t’en remercie. Et je te prêterai encore ma queue quand tu voudras.
— Gourmand !
— C’est toi la gourmande…
— Roc, s’il te plaît ? On arrête le combat. Il va quand même falloir qu’on y aille ! Je te rappelle qu’on est ici professionnellement, tout de même.

Si je n’avais pas repris mon sérieux, je crois qu’elle aurait fini par se fâcher. J’ai appelé le serveur :

— Garçon ? L’addition, s’il vous plaît !

Mais pendant qu’il calculait la note, nous avons continué à nous chamailler sur l’interprétation des mesures. Et ce soir-là, il a fallu combattre encore longtemps en riant pour nous donner raison tous les deux : elle en offrant sa croupe de gazelle à tous mes assauts et moi en lui offrant mon sexe de lion aussi profondément qu’elle le désirait.

RsR

(*)Vanessa Paradis /Divineidyle / Dès que je te vois. 2007.

Nota : Je remercie Padoum, Tynette, Favasso et Patrick R. D. de m’avoir amicalement prodigué leurs conseils pour me permettre de peaufiner ce petit texte.