1. Triptyque


    Datte: 16/08/2021, Catégories: fh, hh, inconnu, collection, Transexuels intermast, Oral hsodo, poésie, exercice, occasion, Gay Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe

    ... suce à n’en plus finir, doucement, du bout des lèvres, puis plus fort, à pleine bouche, et je continue, encore, et encore, sans jamais me lasser de cette douceur retrouvée, et tu jouis, tu jouis de te sentir vivant au bout de moi.
    
    Les tropiques ont leurs secrets, celui de t’avoir fait découvrir une île inconnue, et moi les saveurs d’un paradis que je croyais avoir perdu.
    
    Presque un rêve d’enfant que de se laisser mourir, le corps et l’âme en paix, le regard perdu dans les tranquillités océanes, l’esprit serein et apaisé, le corps lisse et soyeux d’avoir enfin trouvé la paix.
    
    Je viens d’une terre ocre et verte où, une fois l’an, lors d’une fête au village, les hommes se déguisent pour séduire leurs futures épouses.
    
    Nos déguisements sont magnifiques, chatoyants. Nos visages sont grimés le plus qu’il soit possible, nous devons nous faire le visage le plus féminin. Les yeux maquillés de mille couleurs arc-en-ciel, la bouche rouge de gourmandise, des vêtements qui cintrent nos corps, notre danse alanguie et rythmée, voilà les atouts de notre séduction.
    
    Il m’a fallu quitter ma planète un peu bizarre et rejoindre les villes occidentales, qui le sont tout autant d’une autre façon. J’ai gardé le goût du travestissement, j’en connais les rouages, les subtilités, j’ai de l’aisance, de la prestance dans les vêtements féminins, je sens le mouvement du corps que l’on doit adopter lorsque l’on porte une jupe, des chaussures à talons, une veste aux épaules cintrées. Lorsque ...
    ... le haut du corps est un peu à l’étroit dans l’étoffe, le bas des reins se libère, les talons font chalouper les fesses de droite à gauche dans un ballet plus souple, plus accentué. Elles deviennent le centre du corps, le point d’attraction. Tout le reste conserve des lignes droites, le dos, les jambes sont presque raides. Seules restent mes magnifiques fesses, rompant toute cette rigidité par leur rondeur suave, leur valse qui fait danser le tissu de ma jupe autour de mes jambes.
    
    Il fait un temps splendide aujourd’hui à Paris. Je me promène le nez au vent, juste pour le plaisir de sentir les rayons du soleil caresser ma peau, j’aime tout particulièrement ceux du jour naissant. Je porte une belle jupe en soie orange brûlée, des chaussures de la même couleur avec des talons pas trop hauts tout de même pour rendre la promenade confortable, une veste aubergine en velours léger. J’aime la caresse de leurs tissus respectifs sur ma peau.
    
    Je suis là, à me balader dans le petit jour d’une promenade pas tout fait innocente. Je me suis réveillé ce matin avec un besoin impératif de séduire, alors j’aime ce moment-là, parce que je croise toujours un regard manquant de sommeil, de celui qui n’a pas eu une nuit assez longue, ou d’un autre pour qui elle a été trop longue.
    
    Et c’est là que tu apparais, le visage cerné. J’aime ces traces bleutées sous les yeux, cela donne une intensité, une lueur différente au regard, une idée de lassitude et d’assouvissement tout à la fois. J’aime ...
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