1. The end


    Datte: 14/08/2021, Catégories: nonéro, Humour policier, sf, revebebe, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... ouverte, cherchant à entendre s’ils me poursuivaient toujours.
    
    — Eh ben, ça a été plus vite que prévu…, entendis-je chuchoter en bas de l’escalier.
    
    Sans comprendre ces paroles, je sus néanmoins qu’ils ne me poursuivraient pas plus avant. La voie était libre. Il ne me restait plus qu’à accomplir ma triste vengeance. Je rangeai mon arme dans ma poche, puis sortis en hâte de l’immeuble. Je n’avais plus qu’une idée en tête : rejoindre les locaux principaux de la Police des Activités Virtuelles et y faire un carton comme ils l’avaient fait juste avant dans le repaire secret de Revebebe. Et tant pis si j’y perdais la vie ! Ils m’avaient mis sur la conscience les assassinats en règle de plusieurs personnes. Je ne pourrais plus vivre avec ce poids. Des innocents paieraient sans doute, mais c’était le prix de ma vengeance. J’étais comme fou, j’étais devenu fou…
    
    Je marchai à toute allure d’un pas décidé vers le centre-ville ; le siège central de la PAV était proche du ministère des renseignements, dans la « Ville Florissante » comme ils l’appelaient. Je me retournai régulièrement pour voir si personne ne m’avait suivi ou rattrapé, mais ma seule crainte était plutôt d’être reconnu d’ici que j’arrive jusqu’aux QG de la PAV, par un quelconque bon citoyen qui ferait son devoir. J’avançai une bonne demi-heure, stressé, sombre et pleurant presque parfois, déterminé à devenir un horrible assassin. Mais c’était la PAV qui aurait fait de moi un criminel. L’assaut meurtrier sur le ...
    ... repaire de Revebebe ne resterait pas impuni !
    
    Je parvins finalement devant un immense bâtiment d’État, bardé de drapeaux et de signes distinctifs de toutes sortes, au-dessus duquel était scellées trois énormes lettres en cuivre doré : P, A et V. J’avais atteint mon but. Trois ou quatre policiers en uniforme faisaient les cent pas devant le bâtiment, contrôlant vaguement les gens qui y entraient. Ils ne devaient pas ouvrir mon sac, ils ne devaient pas me voir.
    
    Je n’avais plus le temps de réfléchir. Je me dirigeai à vive allure vers les quelques marches qui menaient à l’entrée de l’édifice ; un policier s’avança vers moi. J’eus le réflexe de sortir mon pistolet, mais j’aurais été descendu avant d’avoir pu en faire quoi que ce soit. Du coup, emporté dans ma folie, je sortis carrément une grenade de mon sac, la dégoupillai en une fraction de seconde et la lançai au policier en criant :
    
    — Tenez, attrapez !
    
    Il l’attrapa au vol, sans savoir de quoi il s’agissait, puis comprenant, la jeta derrière lui et se mit à hurler :
    
    — Attention ! Ce mec a des grenades ! Planquez-vous et abattez-le !
    
    Mais le temps qu’il dise cela, j’étais déjà rentré. Sans cesser d’avancer, je dégoupillai rapidement un autre explosif et la posai sur le sol juste au niveau de l’entrée. J’entendis des coups de feu derrière moi et me mis à courir dans le petit couloir. Je sortis mon flingue en hurlant aux deux secrétaires d’accueil et aux quelques personnes devant moi :
    
    — Planquez-vous, tout va ...
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