1. The end


    Datte: 14/08/2021, Catégories: nonéro, Humour policier, sf, revebebe, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... des balles qui sifflaient tout autour de nous. C’était eux les terroristes, ces « invaders » de la PAV. Et je me rappelais aussi le corps du malheureux qu’avait dégommé le chef de l’organisation. Je ne savais plus quoi penser. Mais c’était la culpabilité qui reprenait le dessus. La responsabilité du massacre de cette nuit reposait sur mes épaules. Coupable ! Responsable ! Coupable !
    
    J’étais en train de perdre pied, de péter les plombs. Dans un grand effort, je me repris. Sans rien dire aux autres, et sans les écouter non plus, je me mis à inspecter soigneusement les armes les plus impressionnantes, cherchant à comprendre leur fonctionnement. Une idée stupide et insensée se faisait jour en moi. J’allais venger Revebebe. C’était tout ce que je pouvais faire de toute façon. J’étais absolument incompétent pour quoi que ce soit d’autre ; je ne servirais à rien dans l’avenir que commençaient à entrevoir Pattie et les autres.
    
    Pour ce que j’imaginais aussi, j’étais sans doute parfaitement incompétent ; je n’avais quasiment jamais utilisé une arme. Mais tant pis, j’y arriverais bien. J’avisai sur une étagère ce qui ressemblait à des grenades. Ma décision était prise. J’allais me venger sur le QG de la PAV. Sans un mot, je pris un sac de sport qui traînait par là et le remplis de grenades sous les yeux médusés des autres.
    
    — Gufti ! Qu’est-ce que tu fais ?
    — N’essayez pas de me retenir…
    
    Ma voix était froide et déterminée. Ils hésitèrent un instant puis firent mine de ...
    ... m’empêcher de continuer. Je sortis mon revolver de ma poche, en scandant à nouveau :
    
    — Laissez-moi ! Continuez comme si je n’étais pas là. Je saluerai l’inspecteur Forman de votre part.
    — Mais qu’est-ce qu’il raconte ? demanda Phil.
    — Gufti ! Repose ça tout de suite, c’est dangereux ! me cria Pattie.
    — Écartez-vous ! hurlai-je en braquant mon arme dans tous les sens.
    
    Je remplis à toute allure le sac, puis reculai doucement, sans quitter les autres des yeux. Ils devaient s’interroger, se demander si j’étais devenu fou. Devant les yeux inquiets de Pattie, je me sentis obligé de justifier mes actes :
    
    — Je ne peux rien vous apporter d’autre, et je ne pourrais pas continuer à supporter le poids de ma culpabilité… Adieu !
    
    Je me retournai et me mis à courir, remontant l’escalier à toute allure. Je les entendis derrière moi :
    
    — Gufti ! Arrêtez !
    — Venez, les gars, on va le rattraper !
    
    Des pas de course résonnèrent derrière moi dans l’escalier. Mais je ne voulais pas qu’ils m’entravent, ma décision était prise. La PAV nous accusait d’être des terroristes sexuels, eh bien ils allaient voir…
    
    — Redescendez ! criai-je, n’essayez pas de m’en empêcher ! Reculez, ou je tire !
    
    Mais ils continuaient de me suivre. Je m’arrêtai et tirai un coup de feu droit devant moi dans le couloir. Cela les dissuada. Je n’entendis plus un bruit. Je me remis à courir, puis passai la porte menant au hall d’entrée de l’immeuble. Je m’immobilisai alors un instant, tenant la porte toujours ...
«12...789...12»