Pour quelques pizzas de plus... - Histoires de Sexe

Pour quelques pizzas de plus...

... rappellerai quand j’aurai à nouveau besoin de toi.
— Non, je veille sur toi.
— Ooookaaay ! Vas-y, veille, mais en silence !

Il eut au moins la bienséance de se la fermer. Quand j’eus terminé de ranger, je me mis effectivement à fouiller chaque placard du petit coin kitchenette.

— Eh ben quoi qu’il en soit, ce sera pas de la grande bouffe…
— Je peux t’aider, intervint encore Bazouk.
— Ce qui m’aiderait, répondis-je sur un ton excédé, ce serait que tu rentres dans ta théière.
— Je suis un bon cuisinier !
— Mes compliments ! Mais là, sans vouloir te vexer, je crois qu’on va plutôt commander à bouffer, et du coup, ce qui m’aiderait vraiment, ce serait du fric.

Il ne répondit rien.

— Tu veux toujours pas me fabriquer un peu d’argent ?
— Pourquoi as-tu besoin d’argent ?
— Je te l’ai dit, je veux commander à bouffer.
— Je peux te faire à manger. Que désires-tu ? Je le ferai.

Je tentai tout de même :

— Tu sais faire des pizzas et des tortillas ?
— Non.
— Eh ben voilà ! C’est pour ça qu’il me faut de l’argent.

Il demeura blanchâtre et éteint, mais ça m’encouragea presque. Il m’avait pas envoyé chier direct. Il finit par s’enquérir :

— Combien d’argent te faudrait-il ?

Aha !

— Oh, je sais pas, pas beaucoup, des pizzas et des tortillas, ça va pas chercher bien loin, à peine cinquante ou soixante mille euros…
— Euros ? Qu’est-ce que c’est ?
— C’est l’unité de monnaie, ici. Tiens, attends, je vais te montrer…

Je sortis mon portefeuille de ...

... la poche de mon jean et l’ouvris. Il y avait deux ou trois billets, je pris le plus gros, de cinquante euros.

— Tu vois, ça, mon petit Bazouk ? C’est un billet de cinquante euros.

Il acquiesça gravement.

— Mais ça, ça vaut que dalle. Il en faut dix comme ça pour se payer une baguette de pain. Pour quatre ou cinq pizzas, il en faudrait entre dix et vingt mille comme ça.

Il demeurait interdit.

— Alors ? Tu veux bien me les faire ?

Il parut réfléchir un instant et finit par objecter :

— J’ai l’impression que tu essaies de me manipuler.
— Mais non ! Je t’assure ! protestai-je en me drapant d’ingénuité.

Il hésitait encore.

— Je préfèrerais te préparer moi-même ces Pies-de-Za et ces Tord-Tiyas.
— Oui mais c’est que je tiens à ma santé…
— Comment ça ?
— Non, ce que je veux dire, bonimentai-je, c’est qu’Aurélie adore vraiment ce genre de nourriture et qu’elle risque de ne pas les apprécier si c’est toi qui les prépares. Tu vois ce que je veux dire ? Tu ne les feras probablement pas exactement comme son cuisinier habituel, et si elle n’aime pas, elle se mettra sans doute en colère. Tu ne veux quand même pas mettre Aurélie en colère ?

Il ne répondit rien.

— Tu ne l’aimes pas, Aurélie ? Pourtant, c’est la première personne qui apprécie tes sortilèges à leur juste mesure.

Il parut soudain ravi. Je poursuivis :

— Tu n’as pas entendu quand Aurélie a dit qu’elle te trouvait génial et qu’elle t’adorait ? Qu’elle trouverait ça sensationnel d’avoir ...