Miroir. Ô mon miroir ! - Histoires de Sexe

Miroir. Ô mon miroir !

... Cela a été ma première et dernière fois avec deux hommes.
— Si je peux me permettre, tu étais très en beauté et en forme… mais quel dommage de ne pas continuer.
— Je t’ai déjà dit. Je ne peux pas.
— Pourtant c’est ce que voulait ton mari. Il l’a écrit dans son commentaire.
— Je n’ai pas regardé.
— Il avait adoré. Il imaginait déjà d’autres choses. Comme… Mais je te laisse le découvrir par toi-même.
— Cela ne pourrait plus être comme avant. Je le savais derrière le miroir. Mon plaisir était autant par mon amant que par mon imagination.
— Je comprends.
— Comment tu peux comprendre ?
— Lorsque vous nous avez regardés avec Adèle, même si je n’étais pas certain que vous étiez là, rien que de l’imaginer, cela m’a excité.
— Tu vois bien. Alors essaie d’imaginer que tu connais intimement la personne qui te regarde ! C’est encore plus fort. C’est ce que cherchent les candaulistes ou les échangistes.

Elle a raison. Enfin je crois. Je ne suis pas un expert mais d’avoir vécu une seule fois cette situation m’en avait donné un goût particulier. Un goût de « Revenez-y ».

Et puis une idée me traverse la tête. Une de ces idées qui paraissent « débiles », mais au regard de ce que j’étais en train de vivre avec cette femme, pouvait paraître réaliste.

— Tu as bien dit tout à l’heure que j’étais la personne qui en savait le plus sur toi. Enfin j’imagine que tu fais allusion à l’intime.
— C’est vrai.
— Alors pourquoi ce ne serait pas moi qui m’installerais dans le fauteuil et ...

... qui filmerais ?

Ma proposition la sidère.

— Toi ? Mais… impossible.
— Pourquoi ne pas tenter. En plus, j’ai déjà une idée pour un premier partenaire.
— Arrête. Tu n’es pas sérieux.
— Mais si. Il s’appelle Éric en plus…
— Comme un des hommes qui…
— Oui. Tu vois c’est le destin. Le même prénom. Une sorte de pont entre Avant et Après.
— Je ne pourrais pas…

Je décide de laisser grandir l’idée que je viens de distiller.

— Il est tard. Demain je commence à 8 h. Je vous laisse. Pardon, je te laisse. Réfléchis. Mais surtout lis ce que Jean a écrit. Il n’est plus là, mais il peut survivre dans tes pensées si tu continues son fantasme.

Je ne me serais jamais cru capable de tenir ce langage. Et encore plus à une femme qui a mille fois plus d’expérience et de vécu que moi.

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— J’ai réfléchi. Ce n’est plus Non, mais pas encore Oui. Tu as raison concernant Jean. Ses dernières lignes brillent comme un testament. Tu as raison en ce qui te concerne aussi, mais pas comme tu le penses, là-haut avec le miroir.
— Ah ! Alors je ne comprends pas.
— Oui, tu peux être mon témoin, celui dont le regard excite. Mais d’une autre façon. Plus classique.
— C’est comme tu veux. Tu as compris que de te voir m’excite aussi.
— Oui, voilà ce que je propose. Une sorte de test. Nous irons dans le club que j’ai fréquenté et qui me servait de lieu de chasse. Et là-bas, nous verrons. Si je me sens à l’aise. Si toi aussi, toi qui vas découvrir ce lieu et son ambiance ...