1. Un soir au saloon dans le Nebraska


    Datte: 29/07/2021, Catégories: ff, vengeance, attache, pastiche, délire, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    Il y avait du monde tous les soirs. Les gringos du Nebraska rappliquaient et ils mettaient une sacrée ambiance avec leurs chants et notamment leur fameuxsong :« Ma souris m’a souri dans le Missouri ». Dominique, ditle French, était au piano. Un peu plus tard, les filles du saloon, Béryl et Camille, dansaient un cancan endiablé que rythmaient les habituels coups de revolver dans le plafond. Alex, le patron, était ravi. La bière coulait au même rythme que le Colorado à la saison des pluies. Il faut dire que le numéro était au point et le rituel connu à trente lieux à la ronde. En fin de soirée, les deux filles enlevaient leurs culottes de dentelles, en couvraient un pistolero à moustaches et terminaient avec le célèbre grand écart. Tout le monde montait sur les tables pour en apprécier virtuosité et pilosité. Et puis, on se calmait un peu en s’apercevant que le prix de la pinte avait doublé pendant le spectacle. Parfois un desperado un peu éméché allait fouiner sous les jupes de Béryl et se voyait jeter aussitôt dans l’abreuvoir des chevaux qui pensaient pouvoir somnoler tranquillement en cuvant leur avoine. Alex n’admettait pas d’autres mains que les siennes sur le corps somptueux de sa copine. Alors, les cow-boys se rabattaient sur Camille, la Française. Il faut dire que c’était la femme de Dominique, et celui-ci, étant au piano, ne pouvait surveiller ce qu’il se passait dans son dos. Bien souvent, ce n’est qu’à la fermeture qu’il la retrouvait, troussée jusqu’au nombril ...
    ... sur une table un peu à l’écart. Camille se fâchait contre lui et lui répliquait qu’avec le bruit il n’avait pas entendu ses cris. La situation semblait sans issue. Alors elle se décida à voir le patron séance tenante.
    
    — Salut Poupée. Un putain de bon spectacle ce soir, pas vrai ?
    — Ouais, boss, mais j’en ai marre de me faire tirer dans les coins.
    — On ne tire que dans le plafond ici, ma beauté.
    — Quand je dis tirer, tu vois ce que je veux dire. Avec leurs pistolets à foutre, ils tirent à la verticale, je peux en témoigner. Dominique est bloqué au piano. Il me faudrait une petite protection.
    — Une capote ?
    — Non, un mec qui fasse ce que tu fais pour Béryl. Celui qui approche avec ses sales pattes se retrouve dans l’abreuvoir…
    — Ce n’est que le premier avertissement. Au second acte, s’il n’a pas compris, c’est à poil dans la fosse à purin avec un cactus dans le fion. Et au troisième…
    — Ouais, mais ça suffirait pour moi, l’abreuvoir.
    — Je suis d’accord, mais va falloir prévoir une baisse de tes revenus.
    — Quoi !
    — Si je mobilise un type pour ça…
    — T’es quand même une sacrée crevure !
    — Ou alors c’est moi qui fais le boulot, et là aussi, il faudra une petite récompense…
    — Et si je raconte toutes ces belles propositions au shérif ?
    — Ah, ah ! Elle est bonne celle-là ! Vous les Français, vous avez toujours l’impression que vous êtes au Palais de Justice de Paris, entre un avocat qui parle latin et un juge en perruque poudrée. Ton mari, c’est pareil, l’autre fois, il ...
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