1. Rencontre au sommet (2)


    Datte: 20/05/2018, Catégories: Divers, Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory

    Mon cerveau reptilien ou toute autre fonction étrange me fit ouvrir un œil alors que Céline se préparait à partir. Des mauvaises langues prétendront que je tentais de jouer les voyeurs à la dérobée (pas celle de Guingamp…), ce qui est faux. Il aurait fallu pour cela que je puisse ouvrir mon second œil. Constatant qu’elle était bien réveillée et prête pour suivre son plan, je me tournai de l’autre côté et repris mon concert de plus belle. Je ne ronfle pas, Mesdames et Messieurs : je fais du heavy metal nocturne.
    
    Sur le coup des… quelques heures plus tard, longtemps après que le soleil ait pris son petit déjeuner, j’émergeai. Certains envisageaient déjà de grimper je ne sais quel sommet où se trouvait cette aspérité digne de leur énergie ; personnellement, la seule chose que j’envisageais à cet instant, c’était de descendre… un bol, de je ne sais plus quoi. Normalement, c’est chocolat – j’ai gardé mon âme d’enfant – mais vu les conditions je ne me souviens plus s’il y en avait. Marc et Adeline avaient décidé de se joindre à ce groupe d’acharnés toujours partants pour se faire mal aux pieds dans des chaussures manufacturées à cet effet. Grand bien leur fasse… Partez devant, je ne vous suis pas !
    
    Le club des cinq était réduit momentanément à un trio. Nous papotions, faisions plein de choses sans intérêt si ce n’est que cela ne faisait pas mal aux pieds. Un moment, un bouquetin nous divertit de ses bonds avant de nous fausser compagnie. Cherchant sur les pentes avoisinantes ...
    ... s’il était suivi de congénères – mais pour les caprins, c’était fini – nos regards se portèrent sur une silhouette qui descendait de la montagne, mais pas à cheval.
    
    Nous nous demandâmes qui pouvait bien être cette petite fourmi qui descendait vers nous. Puisqu’il fallait bien nous occuper en attendant que nos yeux à peine éclos d’une nuit courte, mais surtout d’une soirée – longue, oui forcément – alcoolisée, je lançai la machine à raconter des conneries :
    
    ─ C’est Céline, je lui manque déjà !
    
    Sauf que quelques minutes plus tard, la réponse tomba : c’était Céline ! Gilles ne voulut pas être en reste :
    
    ─ Il est onze heures, Céline ! Il faut y aller, là… On t’attend à la mairie ! lui cria-t-il alors qu’il lui restait encore une centaine de mètres à franchir pour nous rejoindre.
    
    Céline arborait un sourire éclatant. Il n’en restait pas moins qu’elle balisait comme jamais. Elle devait être à 15 heures à la mairie ; quand on se marie, il est généralement de bon ton d’être présent. Si on enlevait un peu de temps pour lui accorder de passer sous la douche, de se pomponner un minimum – pourtant elle n’était pas de celles à qui il faut quinze jours pour se maquiller – il fallait encore débiter une heure sur son crédit temps : cela lui laissait trois heures pour arriver à sa voiture et filer chez elle. Le chemin direct, même si en montagne « direct » ne veut pas dire tout droit, demandait trois heures de marche. C’était le chemin qu’elle avait emprunté. Mais au moment de ...
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