1. Mon salaud de gendre me révèle à moi-même (3)


    Datte: 28/07/2021, Catégories: Hétéro Auteur: l'estello, Source: Xstory

    Cette nuit-là, je dois avouer avoir dormi comme un bébé ! Le réveil en revanche fut un peu plus délicat. J’ai l’impression d’avoir une monumentale gueule de bois, de celles qui laissent des trous dans l’emploi du temps et ne distillent que de vagues images de ce qui s’est passé la veille, les maux de tête et la nausée en moins.
    
    Je n’ai pas envie dans l’immédiat de remuer les évènements de la veille, car je sais bien que je me trouverais face à un terrible paradoxe : je me suis laissée aller à un acte immoral, répréhensible, d’une bassesse animale et…j’ai adoré ça.
    
    Alors pour ne pas me confronter à mes incohérences je déambule dans la maison telle un zombie, la tête dans le brouillard, effectuant mes taches habituelles de manière robotisée, sans ne penser à quoique ce soit.
    
    Au rez-de-chaussée je passe devant le canapé, le lieu du « crime ». Instinctivement je l’inspecte pour m’assurer que nous n’y avons rien laissé de suspect, et je m’efforce de repousser les images de la veille qui se présentent à mon esprit, un peu par peur d’en être écœurée, beaucoup par honte de mon attitude.
    
    La tasse de café que je prends assise dans la cuisine m’aide cependant à retrouver mon esprit d’analyse. Le passé est le passé, il n’existe plus, seul existe ce que je décide de faire à présent. Et ce que je décide est simple : on arrête tout !
    
    Je ne veux pas tergiverser plus et laisser passer le temps sans rien faire, au risque de laisser la situation empirer. Je me saisi de mon ...
    ... téléphone et envoie un message à Jordan :
    
    — On arrête tout, décision ferme et définitive
    
    La réponse ne se fait pas attendre :
    
    — Qu’est-ce qu’il t’arrive maman, une crise de panique ?
    
    — Je ne suis pas ta mère et je ne panique pas. Mais je veux que ça s’arrête, point !
    
    — On va en reparler très vite, t’inquiètes.
    
    Que veut-il dire par « très vite » ? Je sens l’angoisse monter en moi et des larmes se forment en bordure de mes yeux. Tout cela me dépasse, moi qui ai toujours eu une vie des plus rangée, calme…ennuyeuse. Je ne suis pas équipée moralement pour faire face à ce mensonge et cette tromperie. Le poids de la culpabilité se dépose sur mes épaules et je ne trouve pas le courage de me ressaisir. Je m’effondre sur la table, en proie au dégout et à la colère.
    
    Je passe le reste de la journée dans le même état d’abattement et d’errance. Il me faut faire un gros effort pour me motiver à aller me laver et m’habiller avant que mon mari et ma fille ne rentre, au risque que mon état de négligence ne les alerte.
    
    Je les accueille donc en fin d’après-midi en me donnant l’air d’être bien dans mes baskets. Le début de soirée dans ce cercle familial restreint me redonne un peu d’allant, mais je redoute que Jordan ne débarque. Après de multiples hésitations j’ose poser la question à ma fille :
    
    — Il fait quoi ton bonhomme ?
    
    — Il s’appelle Jordan ! Il dormira là mais il va rentrer tard, pas besoin de l’attendre.
    
    Mon mari pense être drôle en déclarant : « On a qu’à ...
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