1. Les saisons d'une vie (3)


    Datte: 28/07/2021, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... C’est la seule chose à laquelle je suis attaché. Sans ma boite, j’aurais déjà fait une connerie. Tu m’as tout pris… en fait tu as tout donné à cet inconnu de moi et je n’arriverai jamais à avaler cela. De plus, tu pouvais me faire part de tes attentes et désirs lors de la rencontre chez le Juge. Il n’est donc plus opportun que nous nous revoyions, sauf à l’audience.
    
    — J’aurai essayé un ultime recours. Je ne peux pas te forcer à… m’aimer !
    
    — T’aimer n’est plus le problème, ne le sera jamais ! C’est ma confiance qu’il me serait impossible de t’accorder à nouveau. Je serais toujours sur le qui-vive. Imagine l’enfer que seraient mes journées en me demandant avec qui tu peux bien coucher, trainer… tu vois, c’est là qu’est le nœud du malaise.
    
    —… bien ! Je pars ! Mais si tu en as envie, tu pourras toujours m’appeler quand tu le voudras…
    
    J’ai tourné les talons et par voie de conséquence, la tête également. C’est juste le bon moment, mes larmes allaient se libérer. Les vannes du cœur sont dérangeantes et je n’ai pas besoin qu’il me voie faible ou pleurnicharde, en plus. Ce n’était pas un bon plan de venir ainsi ramper à ses pieds. Je peux tout à fait comprendre qu’il ne veuille plus de moi. La confiance… oui ! Il a surement raison. Mais pourquoi gommer ce qu’il y a eu de plus beau dans nos deux existences ? Je salue Josiane avant de sortir.
    
    Cette femme que je n’ai jamais finalement regardée me fait une sorte de sourire pincé. Je le prends comme tel. Elle a l’air ...
    ... désolée en me serrant la main pour le dire au revoir. Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble qu’elle veut me dire quelque chose. Je n’ai pas le cœur à l’entendre de toute manière. Après cela, je retrouve le brouhaha de la rue, les bruits familiers d’une ville qui bouge. Cette fois, hors de vue de tout ce petit monde qui côtoie mon Michel, je me laisse aller à des pleurs libérateurs.
    
    Ma première réaction, c’est de faire une escale pour me rafraîchir le gosier et laisser passer l’orage qui bouleverse mon crâne. Les trois ou quatre clients du troquet ne font pas attention à moi. Dans un coin je sirote un verre bienvenu. Puis un second pour chasser les idées noires qui m’envahissent peu à peu. Et je reste là, à ressasser l’entrevue décevante qui vient d’avoir lieu. Je n’ai plus vraiment la notion du temps et le patron recharge mon godet au rythme soutenu de mes demandes réitérées. L’alcool me permet d’oublier passagèrement mes problèmes.
    
    Quand est-elle entrée dans mon champ de vision ? Je n’en sais fichtre rien. Mais toujours est-il que la standardiste de mon mari est là, qui retient mon bras alors que celui-ci porte pour la énième fois à mes lèvres un contenu de verre ambré.
    
    — Je ne crois pas que ce soit une solution, vous savez. Vous aurez mal au crâne demain et vos soucis seront toujours là.
    
    — De quoi vous mêlez-vous ?
    
    — Franchement ? Vous êtes lamentable quand vous avez bu. Ne faites pas l’enfant. Il est inutile d’aller provoquer un accident dans cet état. Que ...
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