Les femmes de la famille Saint-Clair d'Imbault (2) - Histoires de Sexe

Les femmes de la famille Saint-Clair d'Imbault (2)

Chapitre 2

Le secret

*

— 5min d’arrêt !!

Le train était en gare, après 3h de voyage je n’étais pas mécontente de sortir à l’air libre. Le bus communal ne devait pas trop tarder, il me déposerait sur sa route à l’entrée du domaine familial. Après quelques minutes d’attente sous une douce brise d’été le vieux bus arriva. Je me plaçai au fond et repris le fil de mes pensées qui allaient vers Justine. Je regrettais aujourd’hui d’avoir quitté la chambre aussi brutalement ce soir là. Je ne saurais jamais ce qui aurait pu se passer mais j’aurais certainement découvert des choses avec Justine qui semblait en savoir plus que moi.

Je devais chasser ses pensées avant d’arriver au domaine, le bus allait marquer l’arrêt et je ne voulais rien laisser transparaître devant ma famille.

Les retrouvailles furent émouvantes, je n’avais pas vu ma mère depuis Noël et ma sœur depuis 2 ans après son départ pour l’Angleterre. Nous nous étions installées sur les canapés du jardin d’été sous le saule pleureur. Le retour à la maison familiale m’appaisait. J’aimais venir ici, dans cette maison magnifique dont le domaine formait un petit cocon. C’était un grand manoir en pierre solide avec des ailes à chaque extrémité, il y avait un jardin d’hiver sous une énorme serre et un jardin d’été entretenu quotidiennement par le personnel. Cet ilot de confort était entouré par une grande forêt et quelques parcelles d’arbres fruitiers.

Ma mère y habitait maintenant à l’année. Elle ne ...

... changeait pas d’année en année, elle nous avait eu jeune et entamait tout juste la quarantaine. C’était encore une très belle femme et nous partagions beaucoup de traits, seules les années et deux grossesses avaient arrondis harmonieusement sa silhouette svelte. Ma sœur, Alix, avait bien changé, elle portait désormais ses cheveux chatain avec une queue de cheval. Ça la rendait un peu plus sévère, surtout qu’elle était encore plus fine que moi. Elle mettait maintenant du maquillage, rien de très marqué, le juste nécessaire pour lui donner un visage rayonnant. Du haut de ses 21 ans elle était plus libre que moi, le maquillage ne mettait pas encore autorisé.

Nous sirotions un thé glacé accompagné de délicieux financiers. Deux heures durant nous nous sommes racontées nos vies respectives après tant d’absence. Mais contrairement à d’habitude, ma mère et ma sœur ne prirent pas trop la parole, comme préoccupées par autre chose. 17h sonna à l’église, Diane, ma mère, se leva et vint s’asseoir à côté de moi sur le canapé.

— Ma fille, il faut que nous parlions un peu plus sérieusement. Me lança t-elle un peu sèchement.

— Oui ? Je t’écoute maman. Balbutiais-je

Je n’avais pas l’habitude qu’elle prenne autant de profondeur dans son regard pour me parler.

— Tu as reçu la même éducation que nous, une base indispensable pour toute dame de bonne famille. Rien ne devait te distraire de ton éducation de base, tu pourras poursuivre n’importe quelles études désormais. Tu es aussi majeure ...