Sans mâle et sans tabou (5)
Datte: 18/05/2018,
Catégories:
ff,
jardin,
fête,
collection,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe
... vérité, ne la fuis pas, je t’en prie… J’ai des sentiments très forts pour toi, je n’ai jamais ressenti ça auparavant, et je crois que c’est réciproque ! Mélanie, regarde-moi, dis-moi quelque chose !
La voix se brise, enrouée par une profonde tristesse. Emue, Mélanie lève les yeux. Ce qu’elle voit la bouleverse. Catherine pleure en silence, incapable de se contrôler, déchirée par des sentiments si intenses qu’elle n’arrive plus à prononcer un mot. Mélanie, de ses doigts tremblants, lui essuie les larmes, autour des yeux rougis et gonflés, puis sur les joues, et ne peut résister à l’envie de lui caresser les lèvres. Comme elle aime cette bouche ! Encore une fois, elle se sent oppressée par un désir impétueux, comme l’envie de goûter à une gourmandise irrésistible. Elle se reprend, échappe au vertige, se concentrant de nouveau sur les yeux pour sentir sur sa main le contact mouillé des larmes. Elle a besoin de constater par elle-même que tout ce qu’elle vit est réel, que le chagrin qu’elle a provoqué n’est pas le fruit de son imagination. C’est la première fois qu’elle émeut quelqu’un à ce point, et ce quelqu’un est une femme… Elle a du mal à réaliser ce qui lui arrive. Elle réprime à son tour un sanglot, submergée par une violente émotion, perturbée comme elle ne l’a jamais été. Elle ne doit pas pleurer. Elle ne doit pas céder. Pour Jean-Christophe. Pour ses enfants. Le regard de Catherine est suppliant.
— J’ai tellement envie de te revoir. J’organise une soirée chez moi ...
... le week-end prochain, j’aimerai tellement que tu viennes. Je t’en prie, dis-moi oui !
Mélanie aussi en a terriblement envie, mais il ne faut pas. C’est pourtant d’une voix méconnaissable qu’elle s’entend répondre :
— Oui, j’y serai.
Le visage de Catherine s’illumine d’une joie immense. Son plaisir est tellement contagieux que Mélanie sourit à son tour, lui attrape les mains pour les serrer dans un élan de tendresse.
— Viens, retrouvons les autres, ils vont se poser des questions…
Elles finissent d’arpenter le couloir. Catherine s’arrête devant la porte du fond, comme figée par une soudaine inspiration.
— Ecoute, il vaut mieux se séparer. Toi et moi on ne s’est jamais retrouvées dehors, on s’est tout de suite perdues de vue. D’accord ?
Mélanie lui en est reconnaissante.
— D’accord.
Et ajoute vivement avant d’ouvrir la porte.
— Merci…
Elle se retrouve à l’étage, dominant la fête qui bat son plein. Elle descend les escaliers, cherchant en même temps son mari des yeux. Elle l’aperçoit près du bar, seul et dépité. Cela la fait sourire, en même temps qu’une bouffée de tendresse l’envahit. Elle a toujours aimé ce petit air triste et malheureux qu’il affiche lorsqu’il s’ennuie ou se sent délaissé. Vite, il lui tarde de le rejoindre.
Elle se fraie difficilement un passage au milieu d’une foule compacte et agitée, se retrouve brusquement nez à nez avec une superbe blonde qui, contrairement à elle, évolue avec une grande aisance, apparemment habituée ...