1. [Sci-fi] Fièvre rose (5)


    Datte: 17/05/2018, Catégories: Divers, Auteur: Narcisseique, Source: Xstory

    ... ce fut développer le pouvoir de transformer les objets, modeler l’informatique et le vivant, jusqu’à aujourd’hui où un bienveillant monarque construit avec des transistors possède le pouvoir absolu. Loin d’être une victime contrainte par ce qui serait un monstre de fer tyrannique, l’individu a volontairement érigé un être pensant suprême pour le suppléer dans ses décisions.
    
    Le bonheur : le monde entier a sacrifié sa liberté à la machine pour l’atteindre. Le bonheur n’est cependant pas chose acquise et chaque seconde qui passe le met en danger. Autre préoccupation : il y a toujours cette incertitude qui les fait douter d’avoir atteint un bonheur maximal, quoique par souci de maximiser le bonheur, la machine ait manipulé les humains pour détruire chez eux cet inconfort de l’esprit.
    
    Pendant que la société, de nouveau collective, nomme à titre posthume "la première éternité", l’instrumentalisation fut totale. Il était le temps de développer les capacités de la machine à traiter la question. Aujourd’hui, May, Kyle, Maxence et Billie sont soumis à la première expérimentation du fabricant de bonheur, fonder Fièvre rose, un univers alternatif forgé dans les rêves.
    
    — On est tous de la merde. Regardez ce que nous sommes devenus. Des experts. Mais experts en quoi ? On a tout misé sur la puissance de calcul, et maintenant, je me demande bien ce que nos ancêtres penseraient de nous. Est-ce que c’est un comportement idéal, un optimum, notre façon d’agir là ? Cela me rend fou. On ...
    ... avait accès à des tonnes d’archives sur le comportement sexuel humain, les relations, les sentiments, le respect et tous ces trucs. On s’est tous attelé rigoureusement à sélectionner les meilleures sources de la connaissance informatique, et l’on a consommé quelques archives à chier prises au hasard en ce qui concerne le reste, et encore, y a des histoires sordides à l’unité sept. Il y a des gens qui essaient de forcer de partout. La communication, c’est plus vraiment notre fort, et le retour des pulsions sexuelles fait des dégâts. La machine veille au grain; mon cul ouais. Pourquoi est-ce que je m’exprime si mal ? Pourquoi un jour, se comporte-t-on comme des gens bien qui se respectent, et un autre, cela part-il en couilles ? T’as pas honte, Mary, de parler de Gween en ces termes pendant qu’elle dort ? Merde, les gens, respectez-vous.
    
    Maxence termine son monologue. Mary ne tarde pas à réagir.
    
    — Wow wow ! T’as pris quoi aujourd’hui pour débiter autant de mots d’un coup comme ça ? Alors, ben, Monsieur le maître de la communication : Je t’emmerde. Gween, elle dort alors je lui parle comme je veux.
    
    Un silence s’installe en salle des opérations. La culpabilité, la honte d’être maladroit, et surtout, la frustration de ne pas être capable d’user de la logique et du raisonnement abstrait pour optimiser la relation humaine plonge la troupe dans un profond désarroi. Mary, sortant de la torpeur venue subitement interrompre les ébats, reprend finalement la parole.
    
    — Bon et ...