1. Les Veilleurs (1)


    Datte: 02/07/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory

    ... fondue par le sel dans le caniveau.
    
    ─ Mais regardez… elle est déjà toute mouillée ! parvint-il à dire entre deux éclats de rire.
    
    Il l’entraîna dans les buissons sans ménagement. Il allait tirer son coup en premier pendant que les autres feraient le guet. Ensuite, ils iraient chacun leur tour se vider entre ses cuisses. Ils posèrent leur cul sur le banc, rigolant encore de la blague humide, mais ils furent interrompus par le fracas de la vitre de l’abri qui se brisait sous l’impact de leur ami qui traversait le trottoir suivant une trajectoire de haut vol. Ils se redressèrent en se demandant ce qui avait pu projeter leur ami avec une telle force ; c’est alors qu’ils virent arriver une masse noire qui avançait lentement, ce qui augmentait l’impression de force qui émanait d’elle.
    
    ─ Je vous laisse le bénéfice du doute. Embarquez ce salopard avant que je ne le massacre, et disparaissez !
    
    Ils soulevèrent avec difficulté le voltigeur qui avait atterri dans une flaque. Ils le traînèrent plus qu’ils ne le soulevèrent jusqu’au trottoir d’en face.
    
    ─ Regardez-moi cette poule mouillée… on dirait qu’il s’est fait dessus ! cria l’homme en noir, ponctuant sa phrase d’un sourire narquois.
    
    Le vitrier improvisé retrouvait lentement ses esprits ; il prit appui sur la carrosserie d’une voiture pour se redresser, puis les trois gars disparurent dans l’obscurité. L’homme au manteau noir se retourna vers les buissons, s’approcha de la jeune femme. Elle était en pleurs et toujours ...
    ... allongée sur le sol, incapable de sentir le froid. Il lui tendit une main, mais son visage reflétait encore la peur.
    
    ─ Debout, Mademoiselle ; vous n’avez pas une tenue adéquate pour faire du jardinage. Venez, vous êtes hors de danger.
    
    Elle sourit tout en grelotant. Puis en claquant des dents. Le contrecoup. Elle sentait à présent la morsure violente du froid. Elle sourit encore en comprenant sa méprise. Elle avait eu peur de cet homme qui venait de la sauver. Elle le vit ôter son manteau et se demanda un instant ce qu’il allait faire, mais il lui tendit son vêtement qu’elle l’enfila. Ils éclatèrent de rire en constatant que le manteau traînait sur le sol. Il changea d’option : il reprit son manteau et elle vint se blottir contre lui. Ils marchèrent ainsi le temps de faire connaissance. Elle habitait vraiment loin. Trop loin. Elle s’était quelque peu trompée dans la direction à prendre. Il lui proposa de venir chez lui. Elle pourrait se sécher, se réchauffer, puis il appellerait un taxi.
    
    Ils arrivèrent devant son immeuble, un vieux bâtiment qui ne payait pas de mine dans une petite rue étroite. Ils s’engouffrèrent dans la cage d’escaliers qui sentait le vieux bois ciré. Chaque marche craquait comme si sa fin arrivait. La chaleur revenait au bout de ses doigts, ses joues reprenaient quelques couleurs. Elle se précipita aux toilettes, posa les coudes sur ses genoux, et ses mains vinrent soutenir son visage tout comme Atlas supportait le monde. Elle faillit craquer, mais ...
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