1. 1968 : une révolution puissance X (2)


    Datte: 23/01/2018, Catégories: Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: blueyes, Source: Xstory

    Sandrine était sincèrement amoureuse de Philippe. Elle ne pouvait envisager de le tromper, de le trahir.
    
    En 1968, année de la libération sexuelle, l’histoire dissonante d’une petite bourgeoise anachronique ? Une jeune fille de 18 ans, tellement naïve, élevée dans un caricatural carcan moral, inféodée à la croyance risible en l’amour éternel et qui ignore le caractère fondamentalement éphémère des sentiments ? Peut-être. Sans doute. La preuve, prétendront les cyniques, entrave à des perspectives de vie commune perpétuelle, non seulement Sandrine et Philippe n’étaient concrètement amants que depuis quelques jours, mais pire encore, et sur ce point au moins Marianne avait vu juste, l’orgasme n’avait pas été au rendez-vous.
    
    La relation entre Sandrine et Philippe s’ancrait pourtant dans une durée sacrément consolidée, une continuité sans faille. Mais de privation et de mortification. Car, en guise d’inscription dans l’immuabilité, pour fortifier leur résolution, Sandrine avait imposé à son prétendant un interminable préliminaire de chasteté. La terre promise était à ce prix. Une mise à l’épreuve de presque une année, onze mois, pour être précis, à s’assurer de la sincérité des intentions du garçon.
    
    Onze mois de tergiversations et de finasseries avant de se laisser baiser !
    
    Jeunes, immatures et novices dans le commerce du cœur, à l’évidence, ces deux-là s’étaient trouvés. L’un et l’autre ignoraient tout de la chose. Ils avaient grandi, au mitan des années 1960, dans ...
    ... une petite ville de province gouvernée par les préjugés. L’hypocrisie catholique optimale. Aucune éducation sexuelle. Que des tabous et des interdits. Pour les filles, le gouffre d’incompétence sexuelle était sans fond. Sandrine ne s’était jamais masturbée. C’était une maladie, non ? Un péché mortel. De toute façon, elle n’avait pas le mode d’emploi de son corps et aurait été incapable de se procurer le moindre plaisir.
    
    Philippe était tout aussi vierge… Et encore plus emprunté. Pourtant impétueux de nature, sous l’emprise de l’amour, intimidé et confus, il perdait tous ses moyens. Cette maladresse émouvait Sandrine. Le rôle de l’amante maternelle lui convenait parfaitement. À aucun moment le jeune mâle ne contesta cet ascendant. Blond aux yeux bleus, mignon comme un cœur, grand, bien bâti, vif d’esprit, beaucoup de filles tournaient déjà autour de ce beau parti. Il avait l’embarras du choix. Mais, quitte à se casser les dents, il n’en démordait pas : Sandrine était sa reine éblouissante et, de son piédestal, elle éclipsait toutes les fades courtisanes. Cette vénération cajolait l’orgueil de la jeune fille.
    
    L’ego ainsi confortée, Sandrine cultiva, en tout impunité, sa différence hautaine, sa supériorité spirituelle vis-à-vis des autres. Elle engagea ainsi son prétendant à surinvestir dans la pureté de leur sentiment, essence de leur unicité, car seule une volonté supérieure pouvait avoir raison de l’appel primaire de la chair.
    
    Elle affermit ainsi son emprise sur son ...
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