Mon masochisme (5) - Histoires de Sexe

Mon masochisme (5)

Notre histoire est une histoire d’amour, donc de confiance, d’échange, de dialogue. Je n’ai jamais subi quoi que ce soit, mais bien à chaque fois, choisi une voie avec mon « Maître ». Je ne suis d’ailleurs pas « soumise » en permanence, bobonne affligeante dédiée aux services d’un macho archaïque. Je dirais même que Pierre m’a poussée dans mon féminisme, étant lui-même très attaché dans les faits et les propos à l’égalité femme/homme. Cela peut paraître étrange, mais il m’a expliqué clairement que ce qu’il aimait dans le bdsm, c’est la part du don, le don de la soumise. Une soumise doit donc être par ailleurs une femme libre, indépendante, selon lui. Paradoxalement aussi, c’est bien la soumise qui maîtrise le jeu puisque par le safeword, elle détient la possibilité d’interrompre à chaque instant tout. Il est mon Maître et je suis la Maîtresse du jeu.

C’est cet équilibre qui est extraordinaire et me pousse à me dépasser sans cesse, aller plus loin dans ces désirs que je repoussais à la fois par peur, mais aussi dans la crainte d’être à nouveau réduite à rien parce que femme, comme le furent et le sont encore des millions de femmes juste parce qu’elles sont femmes.

Un soumis comprendra parfaitement ce que je trouve avec Pierre. Un homme soumis se donne sans crainte, par plaisir, car par ailleurs il retrouve les attributs du pouvoir qui lui sont dus dans une société inégalitaire. Avec mon Maître, je peux jouer à la putain, me faire saillir par un chien, être fouettée sans ...

... que cela n’interfère dans le reste de notre relation. Cela n’est pas évident pour tout le monde et Pierre prend soin de choisir nos partenaires, de veiller à mon anonymat. Au début de notre relation, j’ai compris que je ne trouverais pas sur un site dédié des amants de passage qui intégrerait parfaitement cela. Il faut construire, à deux et avec les autres cette relation si particulière. Du moins, c’est notre vision. Et c’est celle aussi de Madame.

Madame est une amie de Pierre. Elle a son âge, très belle femme, élégante, racée comme une aristocrate prussienne sortie de l’imagination de Visconti. Mais Madame est réelle. Pierre a attendu pour me la présenter. Attendu tout simplement que les choses soient sérieuses entre nous, attendu que nous nous comprenions parfaitement et surtout que mon masochisme soit pour moi accepté comme composante de ma sexualité. Alors, j’ai pu rencontrer Madame. Nous partîmes en week-end en Suisse, car elle vit là-bas. Je viens d’un milieu bourgeois, censé vivre dans le confort, sans crainte du lendemain. Madame est riche, très riche. Je ne sais pas d’où vient sa fortune, mais sa villa sur le bord du lac indique clairement que nous ne sommes pas dans le même monde. La Bentley qui nous conduisit de la gare de Lausanne à sa villa en était aussi un indicateur, tout comme le chauffeur stylé.

Madame nous attendait dans son salon avec vue sur le lac. Elle portait une robe noire en soie légèrement épaulée avec un grand décolleté dans le dos, serrant ...