7 juin-14 juin - Histoires de Sexe

7 juin-14 juin

... Dominique, qui avait une mère et une sœur. Tout était clair, simple, le chemin était lumineux. C’était tellement évident, que je ne pouvais rien voir d’autre. Ces dernières vingt-quatre heures m’ont obligé à regarder les zones d’ombre autour du chemin lumineux. La mère et la sœur n’étaient pas que cela. C’étaient aussi des femmes auxquelles je n’étais pas insensible. D’autant plus qu’elles sont si proches et pourtant si différentes de Dominique. En y repensant à l’hôpital, j’ai bien dû reconnaître que j’avais joué avec elles un jeu de séduction qui, au fond, n’était pas si innocent. Même si je ne le voyais pas. Aujourd’hui, deux forces s’affrontent. La première me pousse à fuir, car cela est folie. Fuir, c’est ce qui serait le plus sensé. Fuir, parce que je ne m’imagine pas en satrape avec mon sérail. La seconde me pousse à rester, même si c’est de la folie. Parce que l’amour n’est pas raisonnable.

Gwendoline me regarde avec le plus grand sérieux et dit :

— Si tu fais mine de prendre la poudre d’escampette, je suis prête à te donner un autre coup sur la tête pour achever de te mettre les idées en place. Les passages à l’hôpital ont l’air favorable à l’éclaircissement de ton esprit.
— Merci un seul me suffit. Sinon la seule chose que tu risques d’achever, c’est moi.

Anne intervient :

— Il ne faut pas trop l’abîmer quand même. Ce serait dommage d’avoir un Bernard tout cassé.

Elle se lève et vient s’asseoir sur mes genoux, plaque ses lèvres contre les miennes ...

... et se lance dans un baiser qui m’étourdit. Avant que je puisse dire ouf, Dominique la remplace. Quand elle se lève, me laissant le souffle court, je dis :

— Je n’ai pas…

Gwendoline m’arrête :

— Attends, je n’ai pas exposé mes arguments.

Elle prend la place laissée libre par sa sœur et me présente de la langue et des lèvres son argumentation avec beaucoup de conviction. Quand nos lèvres se séparent, elle me demande :

— Hé bien ?
— Vous savez défendre votre thèse de manière très convaincante. Alors… Bienvenue au Club des fous. Association sans but lucratif visant au bonheur de ses membres, mais dont les statuts ne seront pas déposés en préfecture.

Et chacune d’applaudir en me sautant au cou. Anne propose :

— Il est 13 h 30 passées. Nous pourrions tenir notre première Assemblée générale autour du déjeuner. J’ai faim. Les émotions, ça creuse.

Surprises en soirée ou Un bon exemple. La proposition est adoptée. Heureusement que j’ai un réfrigérateur et un congélateur bien garnis. Même si je ne me sens pas toujours très à l’aise, le repas se passe très bien. Ces dames sont très gaies et très en verve. Quand je demande à Gwendoline pourquoi sa robe était déchirée, elle m’explique que je m’y suis agrippé en tombant, arrachant tout le devant. Nous venons de finir les ailerons de raie, quand Dominique me demande :

— Bernard, toi qui aimes faire des photos, tu devrais immortaliser ce moment.

Je m’exécute de bonne grâce. Je prends des clichés à main levée et ...