7 juin-14 juin
Datte: 16/05/2018,
Catégories:
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Collègues / Travail
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Oral
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Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe
... se retirer pour laisser la place. Mais aucune de nous ne veut que son bonheur ne soit bâti sur le sacrifice des autres.
J’interviens :
— Je ne peux, moi non plus, envisager une solution de ce genre. Elle implique soit une atmosphère délétère, soit une séparation. Vous êtes très unies toutes les trois, je ne veux pas être à l’origine d’une rupture dans votre famille. Je ne veux pas bâtir sur de telles prémices. Je crois qu’il vaut mieux que je sorte le plus discrètement possible de vos vies avant d’y occasionner plus de dégâts.
Anne dit :
— Dominique nous avait dit que c’était la solution que tu proposerais. Tu t’estimes totalement coupable et tu veux te punir. Mais crois-tu que parce que nous serons quatre à être malheureux, ce sera une bonne solution ?
— Il n’y a pas d’autre solution… Hélas.
— Il y a une autre solution.
— Heu… Une autre… solution.
— Oui. Soyons heureux tous les quatre.
— Pardon !
Je dois avoir l’air un peu ahuri, car elles se mettent à pouffer toutes les trois. Dominique prend un air compatissant en s’adressant à sa mère et à sa sœur :
— Il a la comprenette un peu difficile parfois.
Anne reprend :
— J’ai dit que la meilleure solution, c’est celle où nous sommes tous heureux. Ce n’est pas difficile à comprendre, pourtant. Pour ça, nous avons trouvé une nouvelle opération : le partage par addition.
— Le partage par addition ?
— D’habitude pour un partage on divise. Nous, nous allons additionner.
Dominique prend le relais ...
... :
— Nous allons additionner nos amours. Tout est dans l’amour. Je t’aime, mais j’aime aussi maman et Gwendo qui t’aiment aussi. Toi, tu auras bien un cœur suffisamment généreux pour nous accueillir toutes les trois.
Je n’en crois pas mes oreilles. Je suis sidéré.
— Toutes les trois. Mais… Mais…
— On dirait une chèvre, ne trouvez-vous pas ?
Et toutes les trois de pouffer de nouveau.
— Réalisez-vous ce que vous dites ? Ce que votre… solution implique ?
— Nous savons. Ce n’est pas une solution traditionnelle. Mais elle ne laisse personne sur le bord du chemin.
— Etes-vous sûres que… ?
Avec un bel ensemble, elles m’interrompent :
— Oui. Nous sommes sûres.
Dominique enchaîne :
— Même maman. Tu sais, cela n’a pas été facile pour elle, quand Gwendo et moi lui avons dit que nous savions pour vous deux. Elle avait honte. Nous l’avons rassurée. Nous lui avons expliqué que nous l’aimions. Que nous la comprenions. Que nous connaissons notre père. Il pense à l’argent et au travail, mais guère à la famille. Pour lui maman fait partie du décor comme les tableaux aux murs. Mais il ne sait apprécier ni l’une, ni les autres. Il n’a pas été aisé de lui faire admettre qu’elle avait un gros faible pour toi. Qu’avec toi, elle était vivante.
Gwendoline intervient :
— Alors qu’en dis-tu ?
Je reste un moment silencieux, essayant de mettre de l’ordre dans mes idées :
— Hier matin, j’aurais dit : vous êtes folles. Je ne me posais pas de question. Il y avait ...