Retour en Canfre : les familles ennemies - Histoires de Sexe

Retour en Canfre : les familles ennemies

... C’était certes plus confortable, mais perdait un peu de son piquant.
— Que veux-tu dire par là ? demande Donatienne à sa sœur.
— Eh bien, de devoir se cacher, de risquer d’être surpris, donnait du sel à… enfin vous voyez ce que je veux dire.
— À vos parties de bêtes-à-deux-dos, croit bon de préciser Marc-Antoine. Eh bien, je n’aurais jamais cru que ma si timide sœurette confesse ce genre de choses.
— Surtout, enchaîne Claude, que cela n’a pas été qu’un risque théorique.
— Claude ! s’exclame Dominique rosissant légèrement.
— C’est-à-dire ? interroge malgré tout Adeline.

Le jeune homme ne voulant point indisposer se tait. Le silence se prolongeant c’estin fine la jeune mariée elle-même qui se décide à prendre la parole.

— Eh bien une fois que nous étions… euh…
— À baiser, suggère aimablement son frère.
— À baiser, reprend Dominique. Nous avons entendu quelques craquements, cela n’était en rien exceptionnel et avons poursuivi. C’est en changeant de position que je me suis aperçue que l’on regardait à travers une fente de deux pouces de large dans une cloison de bois.
— Mon Dieu ! s’exclame Douceline. Vous avez dû avoir la peur et la honte de votre vie et vous enfuir au plus vite.
— Pour être franche, rien de tout cela.
— Rien de tout cela ?
— Tu veux dire que tu as continué à… à… euh… à baiser en sachant que quelqu’un te regardait, s’effare Douceline.
— Tu verras, il y des moments où c’est par trop plaisant. Il est pratiquement impossible de se contenir tant ...

... que nous ne sommes pas arrivés. Que quelqu’un regarde apparaît alors accessoire.
— À dire vrai, je ne pense pas que te savoir regardée t’ai laissée insensible, dit Claude.
— Cela ne m’a point paralysée.
— Je n’ai nullement dit que la présence d’un témoin t’avait inhibée.
— Eh bien alors !
— Cela t’a plutôt stimulée.

Dominique rosit, ouvre la bouche, la referme et finit par lâcher :

— Claude !

Et toute l’assistance de s’esclaffer. Son frère après avoir retrouvé son sérieux :

— Décidemment, sœurette, ton séjour outremer t’a vraiment transformée. Qui aurait imaginé la si sage, si réservée, voire si prude Dominique se livrer aux jeux de l’amour en se sachant observée et y trouvant même un surcroît volupté.

À ces paroles la susdite sœurette s’empourpre davantage. Marc-Antoine prend pitié d’elle et passe à des sujets moins scabreux. D’autant plus qu’il trouve Adeline, la sœur de son beau-frère, fort à son goût et ne veut passer pour trop libertin à ses yeux en s’appesantissant par trop sur ce genre de sujet. Comme la demoiselle le regarde apparemment avec intérêt. Après tout maintenant que les patriarches ont dû se résigner à une union entre les deux familles, une seconde sera moins délicate à faire accepter, mais il ne faut pas qu’il perde de temps, car il est question d’un mariage avec Jocelyne Garceret. Cela, il préférerait l’éviter, non que la fille soit un laideron, bien au contraire, mais elle est un peu fate et surtout a un caractère revêche.

Il n’est ...