1. Les souris dansent


    Datte: 12/06/2021, Catégories: fh, ff, Auteur: Clubescargot, Source: Revebebe

    ... goniaque de sa mâchoire et son cou étaient encadrés avec douceur.
    
    J’avais eu la main un peu lourde sur le curry, mais en bonne fille elle n’avait rien dit et avait presque fini toute son assiette. Et puis nous avions passé la soirée à faire connaissance et à faire des papouilles au chat jusqu’à ce qu’il en eut assez de ces démonstrations affectueuses humaines.
    
    J’avais alors lorgné sur sa tignasse et elle avait avoué adorer qu’on lui caresse la tête. Mes mains avaient fait aussitôt connaissance avec sa chevelure aux bouclettes incroyables, si légères et cotonneuses.
    
    Je comprenais pourquoi Tim s’était entiché de ce joli brin de fille. Elle était aussi vive d’esprit que drôle, cependant elle cachait – pour mon plus grand malheur, une grande partie de ses qualités sous une bonne couche de réserve, tout comme elle dérobait à ma vue ses formes féminines sous ses vêtements couvrants. Ou peut-être qu’elle avait du sang de navet.
    
    Bizarrement nous n’avions pas parlé de celui qui nous avait fait rencontrer, comme si aucune d’entre nous n’osait aborder le sujet la première. En somme, je m’étais fait une nouvelle amie.
    
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    — J’aimerais bien goûter ton curry, roucoula Polo.
    — Si tu me laisses libre de mes mains, sans problème.
    — En résumé, vous avez juste discuté en tout bien tout honneur.
    — Exactement.
    — Alors ton histoire ne m’intéresse pas ! Comment trouves-tu le mec assis au bar ?
    — Carrément mignon, m’exclamé-je en matant le petit brun musclé. ...
    ... J’aimerais que le kilt devienne à la mode, ça lui irait bien.
    — Je t’aime, tu sais ça ? dit-il en chatouillant tendrement le creux de mon genou à travers le collant (c’était jeudi, journée jupe)
    — Oui, ça fait quinze fois que tu me le dis, répondis-je en frôlant le dos de sa main. Moi aussi je t’aime !
    
    Nous continuâmes à détailler le physique des hommes et des femmes autour de nous dans l’estaminet. Polo m’exposa sa théorie sur les belles formes de jambes à base de géométrie en 3D sur les cônes et les cylindres. Je soutenais quant à moi qu’il s’agissait plutôt de la courbe du galbe du mollet s’incurvant vers la cheville. Nous n’avions pas forcément les mêmes goûts, ce n’était pas important. Ce qui était génial avec Polo c’est qu’on pouvait pratiquement tout se dire : cent fois qu’on s’aime, qu’on est bien ensemble, ce qu’on désire ensemble, seuls ou avec d’autres, les ressentis négatifs comme les positifs.
    
    Quand on était tous les deux, ça faisait des étincelles et j’étais heureuse à en crever. On mangeait au lit comme des gosses, on baisait sans peur ni tabous et on s’étonnait du temps qui filait à toute allure. Je me sentais puissante et tous les tracas de l’existence glissaient sur moi comme sur les plumes d’un canard. Quand il n’était pas là, il me manquait atrocement, je craignais qu’il oubliât jusqu’à mon existence et qu’il m’abandonne. Dans ces moments-là mon frère m’aurait collé une tape sur les fesses en me sermonnant « Arrête d’être aussi dépendante, à la fin ! ». Et ...
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