1. Les histoires d'A...


    Datte: 09/06/2021, Catégories: fh, couplus, cérébral, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    ... chose.
    
    — J’ai trouvé un nouveau préservatif au goût de sperme.
    — C’est bien, cela. Toujours des préservatifs à la fraise, à la vanille, c’est idiot.
    — C’est comme si on vendait des yaourts au goût de foutre.
    — Moi, je préfère nettement que la capote sente la queue. Et non l’inverse.
    — Angéline dit la même chose.
    — Angéline ?
    — Ah oui, je ne t’ai pas dit ?
    — Non.
    — Je baise avec elle.
    — Ah bon ? Et pourquoi ?
    — Pour te rendre jalouse et pour que tu m’aimes enfin.
    — C’est pas con.
    — Oui, j’ai lu cela dans Psychologie Magazine.
    — Tu voudrais que je lui crève les yeux ?
    — Ce serait gentil de ta part et ça prouverait ton amour.
    — Oui, mais si je vais en prison ?
    — On s’en fout de la prison. Je t’écrirai des lettres enflammées comme Sartre n’en a jamais écrites à Simone de Beauvoir ou à Brigitte Bardot. Et toi, tu me répondras avec la lubricité d’une Marguerite Duras amoureuse de son propre style. Et en t’attendant je baiserai Angéline. Une aveugle, c’est mon rêve. Il paraît que ses sens sont surmultipliés les nuits de pleine lune quand les chauves-souris viennent frôler de leurs ailes incertaines le ventre nu qui offre à leurs vols sauvages, sagaces et salaces sa toison humide et sa grotte suintante.
    
    Le lendemain, je rencontrai Angéline. Je me contentai de lui tirer les cheveux et les vers du nez.
    
    — Mais moi, je l’aime Bertrand, tandis que toi, d’après ce qu’il m’a dit…
    — C’est vraiment l’amour qui a foutu la merde dans notre couple, vois-tu !
    — ...
    ... Quand il met sa main dans mon corsage, je ressens la même chose que la fois où je me suis baignée dans l’Océan et qu’une étoile de mer a voulu faire l’amour avec moi. Ce n’est que volutes de voluptés si tu préfères. Ce que j’aime chez Bertrand, c’est sa peau si légèrement salée. Quand je suis dans ses bras, je me sens nue même habillée, au point que je rougis, que je me cache et que je prends un imperméable pour mettre au-dessus de mes habits. En revanche, parfois je suis persuadée que je suis habillée de sa tendresse et l’autre jour je suis sortie à poil sans m’en rendre compte jusqu’au métro.
    — Tu as dit tendresse …
    — Oui, mais je voulais dire délicatesse.
    — C’est encore pire, non ?
    
    En réalité, je ne lui ai pas crevé les yeux, mais qu’est-ce que ça prouve ? Tout simplement que je ne suis pas jalouse. C’est tout. On peut très bien aimer quelqu’un sans ressentir ce sentiment peu glorieux de la jalousie. Surtout en 2014. Je me disais aussi que Bertrand devait m’aimer vraiment sérieusement pour perdre du temps à baiser cette Angéline qui ne m’a laissé qu’une impression de cheveux gras quand je lui ai crêpé le chignon. Il est resté dans ma main comme une déjection de mouette à m’en donner un haut-le-cœur jusqu’à ce que j’achète un chausson aux pommes pour me réconforter de l’affront d’un tel affrontement. Quand même, je voulais être sûre d’être indemne de jalousie. Aussi, une fois rentrée à la maison, sur mon ordi je chopai une photo de Bertrand et je recherchai les clichés ...