53.4 Le café de Thibault.
Datte: 29/05/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... par pousser son pote au bout, en gâchant ainsi cette soirée de fête après une si belle victoire.
Même si, dans les faits, Jéjé s’est poussé à bout tout seul, il s’est braqué si vite, aveuglé par ses propres démons. Si seulement il pouvait s’ouvrir un peu, accepter ses envies, ses ressentis…
Thibault aurait voulu trouver les mots, le ton, « la façon de ». Mais il mesurait son impuissance à faire quoique ce soit de plus pour son pote à cet instant précis. Tout ce qu’il pourrait dire ou faire, ça ne ferait qu’empirer les choses.
Il avait regardé une dernière fois son pote : le dos collé contre le mur juste à côté de la porte d’entrée, le regard perdu quelque part dans la pénombre de la pièce, la respiration haletante d’un corps épuisé de fatigue, de chaleur, d’alcool et de colère. Il n’avait vraiment pas l’air bien.
Thibault se disait que sa carapace commençait à montrer quelques fissures, elle ne demandait probablement qu’à céder… et c’est peut-être au final ce qu’attendait son pote, qu’on l’oblige enfin à regarder ses contradictions en face…
Il avait essayé, il s’était fait rembarrer. Certes, son pote avait besoin de s’ouvrir mais il ne pouvait pas l’obliger à le faire s’il n’était pas prêt. Le sera-t-il, prêt, un jour ? En tout cas, pas ce soir, pas encore.
Envie comme jamais, déchirante, de lui proposer de rester. Mais pour quoi faire ? Si c’est pour être une fois de plus confronté à cette tentation qui le happe lorsqu’il est à côté de son pote… une ...
... nouvelle tentative de galipette n’arrangerait rien, ça compliquerait encore plus les choses.
Le mieux c’était encore de le laisser se calmer tout seul, et faire dès demain, une fois de plus, comme s’il ne s’était rien passé.
La main avait tiré la poignée vers le bas, le battant de la porte s’était entrouvert.
Un dernier regard à son pote avant de partir. Il n’est vraiment pas bien, il ne peut pas le laisser comme ça.
Le battant de la porte se referme. La main du jeune pompier quitte la poignée de la porte.
Thibault se poste juste devant son pote et le serre dans ses bras. Une étreinte sans mots, qui dure une poignée de secondes.
Intense bonheur que de sentir son torse musclé contre le sien, ses biceps contre les siens, sa joue contre la sienne ; sentir sa respiration ralentir, ses angoisses se calmer, sa colère refluer.
Intense bonheur et brûlante torture que de le sentir si proche, sentir le parfum de sa peau, la chaleur de son corps.
Thibault se sent bander. Il veut reculer, mettre fin à cette accolade, mais son pote le retient.
Les bras de son pote l’enserrent à leur tour, très fort ; les pecs, les bosses se frôlent. Il arrive à sentir l’érection de son pote.
Les bras de son pote sous ses propres bras, remontant dans son dos, les mains croisées derrière son cou, les maintenant fermement front contre front, nez contre nez, souffle contre souffle, peau contre peau, pecs contre pecs. Deux respirations haletantes, deux attirances brûlantes, deux envies ...