1. 53.4 Le café de Thibault.


    Datte: 29/05/2021, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    Dimanche 22 juillet 2001, 8h15, après la nuit passée avec ses potes Jéjé et Nico.
    
    Pour savoir comment Thibault a vécu cette nuit de découverte sensuelle avec ses deux potes, il faudrait pouvoir rentrer dans sa tête, lire dans ses pensées, en ce moment précis, lorsqu’il est tout seul, assiégé par un mal au crâne insistant, devant son café, en ce dimanche matin.
    
    Thibault est parti de l’appart de la rue de la Colombette sans faire de bruit, alors que Jéjé dormait encore et en pensant que Nico aussi dormait encore ; il est parti comme un chat sur ses coussinets, en fuyant un très probable malaise matinal qui n’aurait fait de bien à personne.
    
    Pour amortir le contrecoup d’une nuit vraiment trop courte, une nuit où l’on a abusé de bonnes choses, l’alcool, la fumette, le sexe, il n’y a rien de tel qu’un un bon café, un croissant chaud, et les pages sport de la Dépêche du Midi.
    
    Le café réveille, ça soignerait presque la gueule de bois ; le croissant détend, c’est comme une caresse sucrée qui calmerait presque ce mal au crâne persistant ; les pages sport distraient, font rêver le passionné de ballon ovale, elles feraient presque oublier ce trop-plein d’images et de sensations qui remontent et débordent de tout côté dans l’esprit du jeune mécano.
    
    Oui, presque. Car les séquelles que cette nuit a laissées derrière elle, ne sont pas du genre à se gommer si facilement.
    
    Gueule de bois, mal au crâne, encore, on peut arranger ça assez facilement. Un petit cachet, une ...
    ... sieste, et le tour est joué. A 19 ans, récupérer d’une nuit trop courte n’est que formalité.
    
    Mais le plus dur à gérer au réveil, ce sont les souvenirs de cette nuit, souvenirs sensuels qui chatouillent la peau, hypersensible ce matin, provoquant des frissons rapides comme l’éclair, intenses comme des petites décharges électriques.
    
    Comme si la peau, la bouche, le sexe, plus intensément encore que le cerveau et l’esprit, gardaient dans chaque cellule l’écho du plaisir récent.
    
    Souvenir de plaisirs, de caresses, de baisers. L’excitation qui rôde dans le corps, malgré la fatigue, au-delà de l’odeur du café chaud, et qui provoque un début d’érection lorsque, au gré des mouvements, le coton du débardeur frôle les tétons, le tissu du boxer frotte contre le sexe.
    
    Souvenirs, sensations qui se présentent en vrac à l’esprit, se succédant à un rythme imprévisible, comme des averses orageuses, comme des rafales de vent violentes.
    
    D’abord, tous ces nouveaux plaisirs sensuels, avec Nico, grâce à Nico. La nouveauté, l’interdit qui deviennent soudainement possible, puis plaisant, puis addictif. Sentir son propre corps vibrer de plaisir comme jamais. Comme jamais avoir envie de recommencer, toute la nuit durant. Comme jamais sentir les sens stimulés, éveillés, bouleversés. Comme jamais avoir joui autant de fois en une seule nuit. Et jamais les orgasmes ont été aussi intenses, comme cette nuit où un garçon lui a offert ce plaisir. Un garçon, et pas n’importe lequel, son pote ...
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