1. Justine à Paris (1)


    Datte: 23/01/2018, Catégories: Trash, Auteur: Matt Demon, Source: Xstory

    Ce matin de juillet va bouleverser mon existence, heureusement pour moi je ne le sais pas encore. Il n’y a qu’une dizaine de jours que je vis à Paris. Plus exactement à Boulogne-Billancourt où je loue une chambre dans un appartement en coloc, et je travaille à Paris.
    
    Moi, c’est Justine, dix-huit ans depuis peu ce jour-là. Longs cheveux blond pâle, yeux bleus, jolie sans être belle ; je n’ai rien d’une top-modèle : je ne suis ni grande ni anorexique. Mais j’ai de belles jambes, la taille fine, une poitrine ronde et ferme, un cou gracile, un visage délicat aux pommettes slaves (cadeau de maman qui a un nom de jeune fille ensky).
    
    Je viens de finir ma première année de DUT MMI (Multi Média Internet) à l’IUT d’Elbeuf et me voici en stage pour trois mois. J’ai trouvé une société dans le 5ème arrondissement qui a bien voulu de moi de juillet à septembre. Vu la difficulté à trouver des logements, j’ai été bien contente d’en dénicher un à Boulogne. Du coup, je traverse Paris d’ouest en est tous les jours sur la ligne 10. Pas de changement de ligne, mais seize stations et trois quarts d’heure pour aller de Boulogne-Jean-Jaurès à Jussieu.
    
    Ce jour-là, c’est un lundi ; cela fait déjà une semaine que je suis en stage. Je suis restée à Paris le week-end car mes parents habitent Veules les Roses, sur la côte d’Albâtre. C’est très joli et pas très loin de Paris, mais ravitaillé par les mouettes, et je n’ai pas le permis de conduire. Alors je ne verrai pas mes parents avant début ...
    ... octobre. Comment dire ? Ça m’arrange, et eux aussi je pense. Nous sommes en froid depuis plusieurs mois, depuis que j’ai osé avoir pour petit ami un camarade de classe Noir prénommé Mohamed. Un petit Guadeloupéen drôle, intelligent, mais très noir de peau. C’est là que j’ai compris que mon père n’est pas raciste, mais...
    
    J’ai rompu depuis, tout en restant amie avec Momo. Mais je n’ai pas pardonné à mes parents leur attitude quand je l’ai invité à visiter le pays de Caux pour les vacances de Pâques.
    
    Je monte dans le wagon de métro en face de moi, décidant de rester debout. Je serai assise toute la journée et ça me pèse un peu. À cette heure, en été, il n’y a pas encore trop de monde dans le wagon. Je me glisse contre la vitre côté voie en face de la porte, les yeux dans le vague. Je suis vêtue d’un chemisier blanc en coton sur un jean slim, chaussée de vieilles Stan Smith blanches et vertes, mon sac Desigual en bandoulière. Collée à la paroi, je regarde d’un œil morne la station disparaître quand la rame s’ébranle. Personne ne parle, tout le monde ou presque étant soit plongé sur l’écran d’un smartphone, soit des écouteurs sur les oreilles. Génération Y. Comme moi d’ailleurs, car j’ai des écouteurs avec musique reggae. J’ai choisi une playlist avec Peter Tosh, Alpha Blondy, Tiken Jah Facoly et Jimmy Cliff.
    
    Un corps s’appuie brièvement contre moi. Je ne bouge pas, j’ai pris l’habitude d’être frôlée par inadvertance ou non. En général ça ne dure pas, même si une fois, la ...
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