1. Les machinations de Laure (2)


    Datte: 27/05/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Lewis Lestrange, Source: Xstory

    Je suis rentré chez moi dans un état vraiment lamentable. Pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment vieux.
    
    Bien sûr, la mort de ma femme, six ans plus tôt, avait été un gros traumatisme, surtout en raison des circonstances de la maladie qui avait précipité son trépas. L’agonie avait été terrible. J’avais voulu l’assister jusqu’au bout. Et quand elle a expiré sans avoir repris connaissance, j’ai serré les dents, comme un imbécile.
    
    J’avais cru plus digne, à l’enterrement, de ne pas montrer mon effondrement devant Laure, ma fille unique. Elle n’avait que quatorze ans à l’époque. Et dès ce moment-là, j’avais su que je ferais tout pour elle. Tout. Pendant les six mois qui suivirent, je me sacrifiai entièrement pour elle. Tout le temps que je ne passais pas à travailler pour mon agence immobilière, je le consacrais à la suivre dans ses études, à la soutenir dans ses inquiétudes, à l’épanouir autant que je pouvais.
    
    Laure venait de souffler sa quinzième bougie quand éclot l’été. Elle finissait sa classe de Seconde avec des résultats tout à fait honorables, et même remarquables. Je regardais son corps s’embellir, se saturer de féminité. Elle n’était pas, alors, la jeune femme bouleversante que j’avais tenue dans mes bras quelques heures plus tôt, mais déjà sous l’adolescente perçait la beauté pure. Quand j’y repense, j’étais bien loin, alors, de toute idée d’inceste, parce qu’elle était très loin de toute idée de sexe. Ses inquiétudes portaient sur l’interro ...
    ... d’espagnol de la semaine prochaine. J’étais moi-même asexué depuis que la maladie de ma femme s’était déclarée. Nous avions pourtant mené une vie très épanouissante sur ce plan, mais tout s’était arrêté net avec le diagnostic.
    
    J’avais économisé pas mal d’argent, et j’avais décidé d’offrir un beau voyage à ma fille pour la féliciter de ses bons résultats. Hélas, j’avais tardé à tout préparer et nous devions partir début août. D’ici-là, que faire ? J’en étais là de mes réflexions quand le téléphone sonna : les parents de feue mon épouse me proposaient de s’occuper de Laure pendant quelques semaines. Au mois du juillet, ce serait possible, bien sûr. Dès ce samedi, sans problème. Ils attendraient Laure au train de 17h30.
    
    C’est ainsi qu’au début du mois de juillet, je me retrouvai seul dans la maison, pour la première fois depuis la naissance de Laure. J’avais juste quarante ans, j’étais veuf, et je m’aperçus ce soir-là que les trois semaines qui allaient suivre seraient un avant-goût de mon quotidien à venir, quand Laure, d’ici quelques années, partirait une bonne fois pour toutes, pour suivre des études ou pour emménager avec son amoureux.
    
    J’ai craqué à ce moment-là. Mon agence ne rouvrait pas avant le mardi matin. Pendant les trois jours du week-end, j’ai vidé consciencieusement, méthodiquement, toutes les bouteilles d’alcool qui traînaient dans mon bar depuis des années. Dans cette interminable ivresse, j’ai fait mon deuil de mon épouse, et de bien d’autres choses. Je me ...
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