Rencontre de M - Histoires de Sexe

Rencontre de M

... en moi, j’ai envie de te sentir jouir au fond de moi.

Les mois passèrent toujours agrémentés de ces moments un peu fous. Mais pas seulement. Chaque fois que cela se pouvait, nous faisions des balades à pieds ou en voiture, dans les environs ou dans la région. Les soirées restaurant à Limoges étaient fréquentes, surtout au « Trois Dômes » où nous commencions à avoir nos habitudes après une séance cinéma. Les visites musées, châteaux ; plus souvent châteaux que musées, d’ailleurs, nous adorons les veilles pierres. Souvent nous nous rendons dans le Périgord, le patrimoine moyenâgeux y est très important. La vallée de la Dordogne regorge de sites et trésors préhistoriques que nous aimons découvrir ou redécouvrir, encore maintenant.

En quelques sortes, nous filions le parfait amour tant sur le plan sentimental qu’intellectuel. Pratiquement pas d’accrochage entre nous sinon, pour des broutilles. Jusqu’au jour où…

— M venait d’emménager dans un lotissement de chalets, cela faisait deux ou trois mois. Le sien se composait d’un grand séjour, d’une cuisine, d’une petite salle de bain et d’une non moins petite chambre. Amplement suffisant pour une jeune femme seule qui recevait régulièrement son amant.

Mon boulot était de plus en plus prenant ces derniers temps et nos moments d’amour de plus en plus espacés. Cela me manquait, bien entendu, mais beaucoup moins qu’à « M ». Je n’en étais pas vraiment conscient. Je croyais qu’elle comprenait la raison de ce manque passager ...

... d’assiduité. Je me laissais envahir par les commandes, les livraisons, la gestion et autres obligation d’autant que je venais d’être élu au conseil municipal de mon village. Premier adjoint, c’est prenant, surtout lorsque l’on se sent réellement imparti de responsabilités. Lorsque l’on désire faire bouger sa commune. Tout cela me prenait beaucoup de temps. Il ne me restait guère qu’une heure ou deux, au mieux, à concéder à ma dulcinée, un soir par-ci, un soir par-là.

La lassitude commençait à s’installer dans l’esprit de mon amoureuse. Mes absences lui pesaient. Il lui fallait bien se retourner vers quelqu’un pour combler ses moments de solitude.

Le chalet d’en face, de l’autre côté de l’allée, appartenait à un couple de Limougeauds âgés de quarante-cinq, cinquante ans. Ils y passaient leurs week-end et vacances. Étant, l’un et l’autre, très sympathiques ; ils se prirent vite d’amitié pour la « petite », ils l’invitaient souvent à déjeuner ou à dîner. Leur fille pratiquant le ski nautique, ils l’emmenaient régulièrement au lac. « M » avait sa place dans leurs « bagages » et trouvait là, au moins, à qui parler et avec qui elle pouvait avoir des activités. Les tours en hors-bord, les jours de beau temps, suivis de pique-nique ou de repas avec d’autres amis. « M » se sentait bien avec eux, les plaisanteries et les rires faisaient défiler les heures sans qu’elle ne s’en rende compte et mon manque de présence se faisait moins lourd dans sa tête et dans son corps.

Du côté ...