Rencontre de M - Histoires de Sexe

Rencontre de M

... opposé, vingt mètres de jardins séparaient « M » d’un autre couple de voisins. Dans la trentaine tous les deux, creusois d’origine. Sympas eux aussi, d’après ce que m’en disait ma Belle.

Un peu plus loin dans le lotissement, « M » avait fait connaissance avec d’autres voisins. Un jeune couple dans la trentaine aussi. Un couple de filles, au fond de l’allée. Une mamie, sans âge, mais excessivement gentille. Un autre couple encore mais de retraités. « M » avait ses entrées dans six ou sept foyers amicaux. Personnellement, je n’apercevais pas souvent tout ce monde, vu les horaires auxquels je venais. J’étais content pour « M », elle était entourée lorsque je ne pouvais être là.

Tout ce beau monde se connaissait et se fréquentait. Des soirées étaient organisées, entre eux. J’étais invité, moi aussi, au cas où je serais présent. Cela ne me ravissait pas, je venais pour être avec ma « Biche » et pas pour être au milieu de ce brouhaha, si sympathique soit-il.

Je le dis à « M », à plusieurs reprises.

— T’as qu’à être là plus régulièrement, me répondait-elle à chaque fois.

Et, un de ces soirs-là, j’arrivai vers vingt et une heures trente, « M » n’était pas dans son chalet. J’entendais, à l’autre bout du lotissement, rires et esclaffements. Encore… Encore… pensais-je au fond de moi. Je me rendis sur le lieu des agapes, des applaudissements retentirent à mon arrivée.

— Assieds-toi, il reste à manger et à boire. Louis, décale-toi, laisse la place à côté de « M » ...

... !

Je pris place, contraint et forcé. N’embrassant même pas « mon cœur », tant j’étais énervé. Je grignotais, l’appétit me manquait et, plus la soirée s’éternisait plus ma pression montait. Enfin, vers une heure du matin, la compagnie se sépara, remettant au lendemain la vaisselle du soir.

À peine rentrés dans notre petit d’amour, je fis une scène à « M ».

— J’en ai marre, chaque fois que je viens, tu es chez les Vreillet ou les Creusois ou encore chez les vieux. Si je viens, c’est pour me retrouver avec toi, pas avec tous les autres. J’arrive, crevé de ma journée, j’ai envie de me relaxer en te serrant dans mes bras. Personne, tu n’es pas là… J’en ai marre !
— Tu en as marre, tu en as marre. Et moi, crois-tu que je n’en ai pas marre de toujours t’attendre ? Viendra, viendra pas ? Quand ? Pour combien de temps ? Une demi-heure, une heure ? Pour finir par t’entendre dire :
— Il faut que je parte, demain dure journée à venir. Et moi qu’est-ce que je fais, j’attends comme une conne, je ne sors même plus en dehors du lotissement parce que, peut-être tu viendras. Oui, le temps est long, beaucoup trop long. Tu n’as qu’à divorcer, comme ça tu rentreras ici, tu vivras ici, avec moi. Tu n’auras de comptes à régler qu’avec moi… pas à ta femme… Depuis trois ans que j’attends que tu te libères… J’ai envie de vivre, moi aussi, pas de survivre en attendant ton bon vouloir. Je sais, pour certaines raisons économiques, tu ne peux pas divorcer mais alors, sépare-toi officiellement et nous ...