1. Un dimanche d'aéroport


    Datte: 19/05/2021, Catégories: fhh, Collègues / Travail uniforme, ascenseur, douche, double, Auteur: Grafenberg, Source: Revebebe

    ... autres ? Je posai la question, blasé car peu optimiste sur la réponse.
    
    — T’inquiète ! Celui-là, j’en fais mon affaire, tu vas voir, j’ai mon idée.
    
    J’adorais le voir jubiler ainsi, comme un gamin, lorsqu’il préparait un de ses bons plans, toujours sûr de son fait, sûr de réussir, sûr de lui. Et je dois admettre qu’il échouait très rarement, ce qui suscitait en moi une admiration certaine ; mais là, je doutais franchement.
    
    Et mon Cédric de se faufiler immédiatement entre les collègues comme un python pour parvenir jusqu’à sa proie, arborant un air irrémédiablement obséquieux et prenant à part le chef d’équipe.
    
    Le type, grand, beau gosse, très jeune, toujours très soigné, avait déjà tous les attributs du futur directeur détesté de ses agents : froid et cassant, prétentieux et sachant tout mieux que tout le monde, se désolant quotidiennement de n’être entouré que d’idiots et d’incompétents, mais toujours prompt à se faire mousser personnellement auprès de la hiérarchie quand un de ses agents faisait une belle saisie de drogue. Je me demandais comment Cédric allait s’y prendre pour amener ce gommeux à prendre une décision qui ne lui apportait aucun avantage.
    
    Je ne pus qu’observer de loin le conciliabule entre les deux hommes, Cédric chuchotant en appuyant ses paroles de vifs mouvements de mains. Au bout de quelques minutes il revint vers moi, passa à ma hauteur et me souffla :
    
    — C’est bon !
    
    Je n’y croyais pas : mais quelle formule magique ce gars avait bien ...
    ... pu prononcer pour emporter un tel morceau ? Je le questionnerai bien plus tard mais il évitera soigneusement de me donner la réponse. En tout cas, chapeau l’artiste !
    
    Tout le monde était désormais prêt, le chef donna ses consignes et annonça le départ pour le terminal 7, puis nous désigna Cédric et moi :
    
    — Vous deux, vous restez ici pour assurer le service toute la journée. Au moindre problème, vous me contactez par radio ; pas de conneries, compris ? Et si ensemble vous faites des petits, surtout vous m’en gardez un !
    
    Évidemment, ricanement général des collègues présents : entre les serviles voulant plaire au chef et les amateurs d’humour bidasse, succès garanti. Nous, trop contents de la journée qui s’annonçait, nous souciâmes en bon public pressé de les voir partir au plus vite.
    
    Donc ce dimanche prenait un tour beaucoup plus sympathique que ce que j’avais imaginé, surtout avec Cédric comme binôme. Nous prîmes un petit café pour profiter du calme soudain des locaux, puis Cédric me proposa une mission de « surveillance générale » de l’aérogare. Celle-ci, très simple, consistait à patrouiller à pied dans les différentes parties du terminal, notamment la zone publique. Un alibi bien pratique pour saluer et draguer les hôtesses au sol, mater les jolies voyageuses et éventuellement entamer une intéressante conversation lorsque par chance elles nous demandaient un renseignement, sans oublier un petit détour par les magasinsduty-free où sévissaient quelques succulentes ...
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