1. Un dimanche d'aéroport


    Datte: 19/05/2021, Catégories: fhh, Collègues / Travail uniforme, ascenseur, douche, double, Auteur: Grafenberg, Source: Revebebe

    ... un peu plus épaisse et redressée que la lèvre inférieure, détail que je trouvai immédiatement très sensuel sur elle. Son regard paraissait sérieux, ce qui était probablement dû à ce qu’elle lisait car elle fronçait également ses fins sourcils noirs en parcourant les lignes. Son joli visage était lui aussi agréablement constellé de petits grains de beauté.
    
    J’ai toujours eu cette impression étrange que quand on regarde intensément une femme – même de dos – pendant un long moment, une sorte de sixième sens finit presque toujours par l’en avertir. Ce fut encore le cas cette fois-ci, quand après quelques minutes la jeune femme releva subitement la tête et la tourna pile en direction de Cédric. Ce dernier, surpris, n’eut pas le temps de regarder ailleurs comme si de rien n’était : elle ne pouvait pas ne pas avoir croisé son regard. Et le regard de Cédric à ce moment-là ne laissait aucun doute sur les pensées du lascar.
    
    Elle ramena aussitôt la tête vers sa lecture, mais après quelques secondes, leva à nouveau les yeux pour regarder en face et m’aperçut immédiatement, quasi-immobile au milieu des voyageurs pressés. Je pense qu’elle comprit très vite car son regard étonné passa en un éclair de moi à Cédric, puis de Cédric à moi, puis de moi à son magazine. Je continuai à l’observer sans vergogne, et au bout de quelques secondes elle recroisa mon regard et ne put, en replongeant dans sa lecture, réprimer un petit sourire discret, signe que cette scène devait l’amuser, voire lui ...
    ... plaire.
    
    Quelques instants après, elle releva encore les yeux et me fixa ; je n’arrivais pas à savoir si ce que je voyais sur ses lèvres était un sourire. En tout cas, il n’y avait rien d’hostile dans son expression. Mais moi, comme un âne, pris de court par une telle hardiesse, je tournai rapidement mon regard vers les vitrines des magasins. Je manquais encore trop d’assurance pour tenir ce genre de défi « visuel » sans une certaine gêne. J’avais tort.
    
    Après quelques secondes, imaginant naïvement qu’elle m’aurait oublié, je portai à nouveau mon regard vers elle, regard aussitôt capturé par ses yeux qui n’avaient pas cessé de me fixer : elle devait manifestement avoir l’habitude que les hommes la matent et elle savait qu’inévitablement mon regard reviendrait vers elle, comme aimanté. Mon désarroi apparent l’amusa car elle se mit cette fois-ci réellement et franchement à sourire.
    
    Elle remit alors le magazine dans le bac, saisit la poignée d’une petite valise à roulettes qui se trouvait à côté d’elle et s’avança dans ma direction, intégrant le flot de passagers qui se dirigeaient vers les comptoirs d’enregistrement. Elle ne cessait de me fixer et de sourire, même si son sourire était redevenu très discret. Elle n’avait qu’une vingtaine de mètres pour arriver à ma hauteur ; moi, je ne bougeais plus, attendant la collision. J’étais totalement saisi par le spectacle de sa poitrine large et tendue qui tressautait délicieusement au rythme de ses pas comme deux petits lapins ...
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