Boucler la boucle (première partie)
Datte: 19/05/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... bocal, que les regards se tournent sur mon passage, et qu’on me toise de la tête aux pieds.
A vrai dire, j’ai peur qu’on me trouve ridicule. Je ressens un peu la même crainte qu’au lycée, dans les vestiaires : la crainte des quolibets : pd ! pd ! Sauf, bien évidemment, qu’à cet endroit je ne risque pas d’être traité de pd : qui pourrait donc lancer la première pierre ?!? Non, le risque c’est de faire office de papier peint ; le risque c’est que, après s’être aperçu de ma présence, personne ne la trouve intéressante. Qu’on se moque de moi parce que je ne suis pas assez branché…
Très vite je suis captivé par l’ambiance feutrée, par la déco, par la musique, par la présence de tous ces mecs ; je suis saisi par ce mélange de senteurs d’alcool, de fumée de cigarette, et de parfums et déos divers : bref, je suis happé par le son, l’image et l’arôme entêtante d’une soirée pleine de promesses.
Au fond de la salle, à côté du comptoir, un deuxième escalier s’enfonce lui aussi dans le sous-sol, tout en débitant le même boum boum techno que le premier ; ce qui me fait dire qu’il doit sans doute conduire au même endroit, c'est-à-dire une piste de danse.
Attiré par les basses puissantes, et par la curiosité de compléter la découverte du lieu, j’attaque la descente. L’escalier n’est pas illuminé, et à chaque marche la pénombre se fait un peu plus sombre ; tout comme, à chaque pas, la musique se fait un peu plus forte.
La première rampe débouche sur un palier, presque dans le ...
... noir ; j’arrive à discerner une ouverture donnant sur un espace encore plus sombre, une ouverture délimitée par d’épais rideaux faits de bandes souples de plastique translucide. Naïvement intrigué par cet endroit mystérieux, je n’aurai pourtant pas le loisir de mener bien loin mes investigations. Une priorité, une urgence indérogeable se présente à moi : une rythmique familière vibre sous mes chaussures et dans mon ventre, m’attirant irrésistiblement vers le sous-sol.
Je descends une nouvelle rampe ; marche après marche, le rythme se fait de plus en plus pressant ; jusqu’à ce que je débouche dans une grande piste de danse, aussi grande que la salle du haut, remplie de centaines de mecs serrés comme des sardines, s’agitant au rythme d’un immense tube que je ne connais que trop bien et qui commence par :
Hey Mister Dj, put a record on, I wanna dance with my baby
And when the music starts, I never wanna stop, It’s gonna drive me crazy
Music… music…
Music… makes the people came together… yeeeaaaah !
Music… mix the bourgeoisie and the rebels…
Presque un an déjà que ce titre est sorti et me voilà enchanté de découvrir qu’il tourne toujours en boîte de nuit : rien d’étonnant, il est tellement puissant, qu’il reste toujours d’actualité.
Alors je me laisse aller, je cherche à me glisser dans la piste et à me mélanger à la foule pour danser moi aussi sur ce tube phénoménal.
Je danse et je me sens bien, je danse et je me sens libre ; je danse pour essayer de ...