1. Boucler la boucle (première partie)


    Datte: 19/05/2021, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    Jérém&Nico SAISON 1 Episode final.
    
    Boucler la boucle (première partie)
    
    Samedi 25 août 2001, 17 heures.
    
    Le t-shirt noir dépassant du zip largement ouvert de son bleu de travail, la tête sous le capot d’une voiture de sport, comme toujours Thibault a l’air d’un gars bosseur, très appliqué à sa tâche.
    
    Il est 17 heures et je sais qu’il ne va pas tarder à débaucher.
    
    Je traîne sur le trottoir d’en face, tout en faisant mine de trifouiller mon téléphone, en attendant qu’il capte ma présence. Lorsqu’il lève enfin le nez de son taf, je lui adresse un petit coucou.
    
    Un petit coucou qu’il me retourne, certes ; cependant, quelque chose me frappe tout de suite : le beau sourire chaleureux et bienveillant auquel il m’a habitué, ne semble pas de la partie aujourd’hui.
    
    Un instant plus tard, il referme le capot de la voiture, raccroche les outils au tableau, se nettoie les mains dans un bout d’essuietout.
    
    Les battements de mon cœur s’emballent lorsque je le vois marcher droit dans ma direction. Malgré l’essuietout, ses mains et les avant-bras sont noirs de cambouis, il en porte même des traces sur le visage : il est craquant.
    
    Hélas, au fur et à mesure qu’il approche, force est de constater que non seulement son beau sourire semble être absent, mais qu’en plus, ses magnifiques yeux noisette tirant sur le vert ont l’air plutôt inquiets aujourd’hui.
    
    « Salut Nico… » fait-il, sans tenter la bise.
    
    « Salut Thibault… ».
    
    « Tu vas bien ? ».
    
    « Oui… oui… et toi… ? ...
    ... ».
    
    « Ça peut aller… » fait-il ; avant d’enchaîner, sur un ton empressé, impatient, presque fiévreux : « dis-moi, Nico… tu as des nouvelles de Jéjé ? ».
    
    Je sens les larmes monter à mes yeux en entendant le diminutif amical de ce prénom que je n’ai pas prononcé depuis deux semaines ; et, en même temps, je suis abasourdi de l’entendre dégainer pile la même question que j’ai moi-même envie de lui poser.
    
    « Non… ça fait deux semaines que je n’en ai pas… ».
    
    « Il fait chier… » fait Thibault, soucieux.
    
    « Mais il n’est pas chez toi ? » je m’inquiète à mon tour.
    
    « Ça fait plus d’une semaine que je ne l’ai pas vu… ».
    
    « Et tu n’as aucune nouvelle depuis… une semaine ??? » j’angoisse.
    
    « Tu m’attends deux minutes, Nico ? Je vais me laver et on va prendre un truc ensemble… ».
    
    Thibault revient cinq minutes plus tard, habillé du même t-shirt noir qui dépassait de sa cotte ; un t-shirt plutôt bien mis en valeur par sa plastique massive (à moins que ce ne soit le contraire), surmontant un short découpé dans un jeans.
    
    Le bomécano s’est nettoyé à la va vite, et des petites traces de cambouis persistent sur ses avant-bras puissants et au-dessus de son arcade sourcilière. Avec son regard un peu triste, si inhabituel chez lui, il est terriblement touchant.
    
    Nous nous installons en terrasse d’un bar à proximité du garage.
    
    « Mais il ne crèche plus chez toi ? ».
    
    « Non… » fait-il, tout en tripotant nerveusement sa canette de soda, le regard vague.
    
    « Mais qu’est-ce ...
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