1. L'origine


    Datte: 17/05/2021, Catégories: fh, jeunes, inconnu, campagne, pénétratio, init, aventure, fantastiqu, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    Au premier des temps, Dyanar la belle et Hedion le puissant s’unirent d’amour. Ainsi naquirent les Cinq, seigneurs du monde. La première-née fut Alquise, la sage, maîtresse de la Vie. Le second, Etuin, le brave, maître du Feu. Puis ce fut Atilbis, le voyant, ni homme, ni femme, maître de l’Eau et fuyant comme elle. Enfin vinrent au monde Calcin, le loyal, seigneur de la Terre, et Mysalis, la rusée, commandant à la Mort. Les Cinq ensemble, ils construisirent la Terre, avec tout ce qui est à sa surface. Ils créèrent les hommes et leurs donnèrent une âme. Ils leur apprirent la prière et la crainte des dieux. Les hommes les révéraient, eux, les Cinq, et leurs parents plus encore. Ainsi dans la demeure des dieux comme dans celle des hommes, tout était bien.
    
    Le vent soufflait depuis le matin, aigre. Mais Fyrag n’en avait cure. Hurlant des imprécations, il maniait la hache sur les bûches comme s’il s’était agi de guerriers Thérani. Si le vieux Galter l’avait surpris ainsi, à gâcher son énergie, il lui aurait frotté les oreilles. Mais Galter craignait bien trop la bise, et Fyrag s’en donnait à cœur joie, faisant des moulinets de son arme improvisée et hurlant à l’intention du tas de bois. Il évacuait ainsi les dernières traces de la nuit.
    
    C’était de plus en plus fréquent. Il était dans un rêve normal, disons, un rêve où il poursuivait Zegna, la nouvelle fille de cuisine, juché sur le bouc blond de Degrent. Petit à petit, il se mettait à entendre. Il perdait le fil de son rêve ...
    ... et captait des bribes de conversations. Il n’y comprenait pas grand chose. Parfois, aussi, il voyait le personnage. Il ne savait pas si c’était un homme ou une femme. Plus exactement, il aurait dit que le personnage était les deux. Il avait beau avoir été élevé dans la religion d’Atilbis, son esprit refusait de concevoir cela.
    
    Cette nuit, les voix avaient été parfaitement audibles. Deux voix de femmes, claires, jeunes.
    
    — Encore une…
    — C’était bien trop facile. Elle ne serait pas allée au bout, de toute façon.
    — Ce n’est pas grave. Elle était agréable. Un peu molle, peut-être…
    — Essaye le garçon, la prochaine fois.
    — Ah, non ! Le garçon, ce n’est pas mon rôle.
    — Tu sais bien qu’ils n’interviendront jamais, eux.
    
    Il y eut des chuchotis, des rires, et soudain il n’entendit plus rien. Ce qui le réveilla. Mais les voix continuèrent de le poursuivre alors qu’il s’habillait. Il ne connaissait pas meilleur remède que l’action pour s’en débarrasser.
    
    — Sus, sus, en garde, félons , ah, je vous tiens là. Je vous abattrai jusqu’au dernier, charognes puantes…
    
    Tout à son activité, il ne remarqua pas l’arrivée de la jeune femme. Thyris escalada la barrière, le regarda, amusée. Le garçon, pas très grand mais plutôt râblé, ne manquait pas de charme. Si on exceptait qu’il était écarlate, couvert de copeaux et qu’il hurlait des imprécations dans un carré de choux. Restant à bonne distance, elle interpella le jeune homme.
    
    — Hé, chevalier !
    
    Fyrag, arrêté dans son geste, ...
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