Sophia d'Antipolis
Datte: 13/05/2021,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
amour,
revede,
Oral
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... Je ne suis pas un enfant de chœur, soit, mais de là à me dépeindre comme un vil manipulateur, vous y allez un peu fort !
— Prouvez-moi le contraire !
— Comment ? Vous ne croyez pas ce que je raconte. Si je parle vrai, vous allez dire que c’est de la manip de ma part. Je fais quoi ?
— Les hommes sont tous des manipulateurs, j’en sais quelque chose. Une fois qu’ils ont ce qu’ils veulent, vous n’existez plus. Je commence à comprendre la chanson !
— Ok, j’ai compris : je suis un homme, donc je suis un manipulateur ? J’en ai autant à votre service : les femmes sont toutes des traîtresses qui vous plantent un poignard dans le dos !
— Oh ! Co… comment osez-vous dire ça ? Moi, une traîtresse ?
— Oui, une traîtresse comme les autres ! Vous n’avez rien oublié de me dire, comme ces modifs exigées par le client ?
— C’est mon chef qui m’a demandé de ne rien dire !
— La belle affaire !
Elle se lève brutalement, sa chaise manque de valser. Déjà certains clients vous regardent. Elle approche sa tête de la mienne par-dessus la table, me faisant incidemment admirer son décolleté et ses mignons seins qui s’y nichent, ce qui n’aide pas trop à la concentration !
— Vous avez le choix : ou bien on enterre la hache de guerre, ou bien ce n’est plus la peine de rester ici en tête-à-tête.
— Vous voulez quoi, vous personnellement ? Qu’on arrête de se chamailler, ou que je disparaisse ?
— Il y a des jours où je vous tuerais volontiers à petit feu, tellement vous êtes invivable. Je vais ...
... être claire et nette : professionnellement, j’ai pour l’instant besoin de vous, je veux en finir avec ce dossier à la con, ne plus en entendre parler, tirer un trait dessus. Et vous aussi, plus vite fini, plus vite débarrassé. Non ?
— Je ne peux que vous donner raison. C’était la partie professionnelle…
Par-dessus la table, je me rapproche d’elle, mes yeux dans les siens :
— … et pour la partie personnelle ?
Surprise, troublée, son nez touchant presque le mien, elle marque un temps d’arrêt :
— Je ne sais pas, franchement, je ne sais pas…
Je jette un coup d’œil alentour, puis je lui dis :
— Finissons notre dessert et allons ailleurs, ce sera plus simple ainsi.
— Vous avez raison.
Quelques minutes plus tard, nous cheminons dehors vers le bord de mer. Nous sommes un peu plus calmes, je cogite comme un fou, mon sens inné de l’analyse essaye de recoller tous les morceaux, afin de dégager un schéma potable, car je nage complètement dans les supputations les plus floues !
Là-bas, au bout de la rue, je crois distinguer un truc bleu, la mer ?
— C’est bien la mer que je vois ?
— Oui, c’est la mer. Vous voulez aller voir ?
— Oui, ça va faire quelques jours que je suis arrivé et pourtant, je n’ai jamais vue la mer d’ici, ni la fameuse Croisette.
Elle pouffe :
— La Croisette, c’est à Cannes… pas à Nice.
— Ah bon ?
Nous éclatons de rire, l’évacuation de nos stress respectifs. Puis nous continuons notre chemin vers la mer. Maintenant, ça va faire dix ...