1. Sophia d'Antipolis


    Datte: 13/05/2021, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, revede, Oral Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... bonnes minutes que nous longeons la Méditerranée et ses flots très calmes.
    
    — Au fait, Sophia, c’est marée haute ou basse ?
    — Là, à vue de nez, marée basse.
    — Eh bé, elles ne sont pas très profondes vos plages par ici ! Je comprends mieux pourquoi on s’entasse dessus !
    — J’ai déjà vu des photos du Touquet, je reconnais que c’est très différent. Vous avez largement du sable pour faire du char à voile.
    — C’est plutôt à Berck. Mais quelqu’un qui confond Cannes et Nice est mal placé pour vous reprocher ce genre de détail.
    — Vous vous améliorez ! Je suis ébahie !
    
    Je préfère ne rien répondre. Une minute se passe. C’est elle qui rebondit :
    
    — Vous pensez en avoir encore pour combien de temps ?
    — Une semaine maxi, sans doute.
    — Sûr ?
    — Oui, à quatre-vingt-quinze pour cent. Sauf si, entre-temps, vous avez oublié de m’avouer un « détail ».
    — Vous savez tout. Enfin, vous en savez autant que moi. Mais je ne m’avancerais pas pour Michel.
    — Votre charmant chef serait-il un spécialiste des coups en douce ?
    — Plutôt ! Mais passons…
    
    Je m’arrête pour contempler la mer, les mains dans les poches, une légère brise souffle. Sophia en fait de même. Peu après, c’est plutôt elle que je regarde, que j’admire. Elle s’en rend compte :
    
    — Vous faites quoi, là ?
    — Je préfère vous regarder vous, plutôt que la Méditerranée…
    — Pourtant, vous m’avez souvent sous les yeux, à ce que je sache.
    — Oui, c’est vrai. Mais ici, le contexte est différent…
    
    Un peu troublé, j’ôte les ...
    ... mains de mes poches et je m’approche d’elle. Elle incline légèrement la tête.
    
    — Sophia, nous étions bien partis tous les deux avant que je ne vienne ici à Nice. En vous découvrant réellement sur place, j’ai pu constater que vous étiez trop mignonne pour moi. Du coup, je vous ai beaucoup chambrée. Désolé… On efface tout et on recommence à zéro ?
    — Un reset, comme vous dites ?
    — Oui, un reset.
    
    Elle est dubitative, elle incline un peu la tête, se mordant les lèvres, cherchant quoi répondre. Elle est trop craquante ainsi. Je me jette à l’eau :
    
    — Sophia, vous me plaisez beaucoup et… ça m’emmerde beaucoup ! Vous êtes si… enfin. Mais vous êtes ici, à Nice, et moi, je suis de là-haut.
    — Et… ?
    — Et je ne veux pas d’une aventure d’une semaine. Car si vous êtes telle que je crois, ça me ferait trop mal de vous quitter.
    
    Elle relève la tête, ses yeux sombres étincellent, sa voix a une petite colorisation colérique :
    
    — En général, les hommes ne s’embarrassent pas avec moi de telles considérations : ils me sautent dessus ! Point barre !
    — Honnêtement, si j’étais sûr de tourner la page, de vous oublier, je vous aurais déjà sauté dessus, comme vous dites.
    — Ah ? Et qu’est-ce qui vous retient ? La peur de souffrir ?
    — Vous êtes dure !
    — Vous êtes un adulte, pas un gosse de dix ans !
    
    De plus en plus troublé, je m’approche néanmoins un peu plus près d’elle :
    
    — C’est pas vous qui clamez, en long, en large et en travers, que tous les hommes sont des profiteurs, des ...
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