1. Sophia d'Antipolis


    Datte: 13/05/2021, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, revede, Oral Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... Qu’essayez-vous de me dire ?
    — Que je vous vanne. Pourquoi ?
    
    Elle pose ses coudes sur la table, ses deux poings sous son menton :
    
    — Je commence suffisamment à comprendre les informaticiens et leur logique booléenne, comme ils disent, pour me faire une petite idée.
    — Et vous en concluez quoi ?
    — J’en conclus ce que je veux bien conclure. Il faut avoir un peu plus de courage dans la vie, plutôt que lancer des fils dans l’eau et voir ce qui pourra bien en sortir.
    — Vous pêchez ?
    — Je ne mordrai pas à l’hameçon. Si vous avez quelque chose à dire, dites-le simplement, comme un être humain normal. Ou bien, taisez-vous.
    
    Je fais quoi ? Je suis perplexe, car je ne sais moi-même pas très bien ce que je veux. Je fais une très rapide auto-analyse, et sans mentir, j’avoue de mon ton le plus détaché :
    
    — Vous me plaisez, c’est vrai.
    — Et c’est pour cela que vous me faites tourner bourrique ?
    — Je pense que oui, ça doit être un mécanisme de défense. Il est vrai qu’il y a quelques années, j’ai subi quelques déconvenues avec des femmes.
    — Vous fourrez donc toutes les femmes dans le même sac ?
    — Vous marquez un point…
    
    C’est à mon tour de boire une gorgée. Je me sens comme un frêle esquif sur une mer qui commence à s’agiter sérieusement. Je pousse un gros soupir :
    
    — Oui, vous marquez un point. Je me méfie des femmes trop mignonnes, elles sont dangereuses pour ma santé.
    — Combien ont été dangereuses pour votre santé ?
    — Trois… À chaque fois, j’ai cru que c’était la ...
    ... bonne. Et une année plus tard, alors que je commençais à faire des projets à long terme : patatras !
    — Pourquoi patatras ?
    — Je préfère pas trop répondre… sachez néanmoins pour faire rapide que le rôle du trahi n’est pas amusant du tout…
    
    Elle me fixe, ses deux poings toujours sous son menton :
    
    — Trois femmes vous ont joué un sale tour, soit. Mais ne me dites pas, qu’après ça, que plus aucune femme n’a traversé votre vie… enfin, votre lit, plutôt.
    — J’ai bien eu des aventures, ci et là. Mais rien de bien concluant. Je devais être trop sur la défensive…
    
    Elle pince ses lèvres :
    
    — Fabrice, je ne sais pas bien ce que je dois en penser… Je me demande si vous n’êtes pas en train de me mener en bateau. Ou… ou bien que vous essayez de m’apitoyer pour que je couche avec vous. C’est ça, le problème avec vous : on ne sait jamais sur quel pied danser !
    — Comment voulez-vous que je vous le dise ? Je sais que je suis parfois un sale gosse, mais de là à m’accuser de manipulation !
    — Parfois un sale gosse ? Parfois ! ? Vous êtes toujours un sale gosse, capricieux, et le pire, c’est que vous savez qu’on vous passera vos petits caprices parce que vous savez qu’on a besoin de vous ! Vous avez peut-être des problèmes avec des femmes, mais de là à faire porter le chapeau à toutes les autres, il y a une sacrée marge !
    
    Ses yeux se font très sombres, avec des lueurs étranges qui les zèbrent ci et là. C’est à la fois très attirant, excitant et inquiétant.
    
    — Vous exagérez, Sophia. ...
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