1. Histoire des libertines (39) : des femmes libres sous la Révolution


    Datte: 07/05/2021, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... la Conciergerie où elle reste cinq mois.
    
    Elle est jugée le 8 novembre 1793. Tout de blanc vêtue, elle se présente devant le Tribunal révolutionnaire. Le procès se déroule entre 9 h et 14 h 30, et la sentence est mise à exécution le soir même.
    
    Ses dernières paroles auraient été : « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! »
    
    Apprenant la mort tragique de sa femme, Jean-Marie Roland se suicide, le 10 novembre 1793, à Bourg-Beaudouin dans l’Eure, sur la route entre Rouen et Paris. Buzot, qui ne l’apprend qu’en juin 1794, se donne lui aussi la mort, près de Saint-Émilion.
    
    LA POLITIQUE DES SALONS
    
    Instruite et consciente de sa supériorité intellectuelle, Manon a joué depuis son salon de la rue Guénégaud un rôle d’inspiratrice auprès des milieux dirigeants, à la limite entre privé et public, suivant en cela une tradition du XVIIIe siècle. Elle souhaitait mettre son savoir et ses idées au service de la République, sans revendiquer pour autant un rôle politique de premier plan pour les femmes : influencée par les idées rousseauistes, elle jugeait que celles-ci devaient demeurer à leur place au sein de la sphère privée et contribuer par là au bonheur de la société, plutôt que de se mêler ouvertement de politique. Ces positions modérées n’étaient pas partagées par tous, et d’autres figures plus radicales, comme Condorcet ou Olympe de Gouges, revendiquaient la reconnaissance des droits naturels de la femme et son égalité avec l’homme. Toutefois, si la Révolution ...
    ... a accordé aux femmes certains droits civils comme l’égalité successorale ou le divorce et encouragé leur instruction, elle les a complètement exclues de la vie politique, interdisant dès l’automne 1793 tous les clubs féminins.
    
    4. Mulâtresse Solitude, femme debout
    
    Mulâtresse Solitude (1772-1802) est une figure historique de la résistance des esclaves noirs de la Guadeloupe. Elle fait partie des femmes dites « fanm doubout » et a été pendue à l'âge de 30 ans. Elle est un emblème de la Révolution contre l'esclavage en Guadeloupe, son île d'origine colonisée par la France.
    
    Solitude est une mulâtresse, fille d’une esclave africaine, violée par un marin sur le bateau qui la déportait aux Antilles.
    
    Solitude fut séparée de sa mère lorsqu'un colon remarqua que cette dernière avait la peau et les yeux clairs, il en fit une domestique, une catégorie supérieure dans la hiérarchie des esclaves.
    
    L’enfant, prénommée Rosalie, devient esclave elle-même. Pendant plus de vingt ans, Solitude connait les affres de l’esclavage, des lourdes punitions, de la privation de liberté et de l’oppression, en Guadeloupe.
    
    Des troubles et des émeutes commencent à agiter la Guadeloupe au début des années 1790. Après l’exécution de Louis XVI, la Terreur se répercute jusqu’aux Antilles et des familles de planteurs, ainsi que des membres du clergé, sont exécutés ou fuient. Des esclaves désertent, formant des communautés de marrons (esclaves en fuite). Le 4 février 1794, la Convention abolit ...