Histoire des libertines (39) : des femmes libres sous la Révolution
Datte: 07/05/2021,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... l'aurait fait basculer dans un délire de persécution. L'origine de sa folie peut s'expliquer plus simplement par la peur d'être guillotinée, à l’instar d’Olympe de Gouges et de Madame Roland, ou par le stade avancé de sa maladie vénérienne, la neurosyphilis.
Son frère réclame sa mise sous tutelle et la fait interner. Cet internement lui évite une accusation politique et la guillotine. Les internements se succèdent. Elle s'adonne à des rites de souillure et de purification. Elle vit nue et verse sur son corps des baquets d'eau glacée.
Elle meurt à l'hôpital de la Salpêtrière le 23 juin 1817 après avoir passé les 23 dernières années de sa vie à l'asile.
ICONE DU FEMINISME
Pour Théroigne de Méricourt, les femmes « ont les mêmes droits naturels que les hommes, de sorte qu’il est extrêmement injuste que nous n’ayons pas les mêmes droits dans la société ». Quand la France entre en guerre contre l’Autriche en avril 1792, elle fait campagne pour les droits des femmes à porter les armes. Elle réclame l’élection de représentantes du peuple. Si souvent décriée en son temps, elle voulait défendre la place de la femme dans une société démocratique.
Ce discours provoque la colère de la presse contre-révolutionnaire : elle y fait l’objet de moqueries et de propos désobligeants, dépeinte comme une débauchée, antithèse de la féminité, « pute patriote dont 100 amants par jour payaient chacun 100 sous en contributions à la Révolution gagnée à la sueur de son corps ».
A ...
... l’autre bout de l’échiquier politique, ses positions suscitent la haine des jacobins.
La vie d'Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt a suscité tant de passions. Elle est parfois décrite comme une aventurière, une femme vouée à l'amour qui sombre dans la folie.
2. Olympe de Gouges : « La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. »
Marie Gouze, dite Olympe de Gouges (1748-1793), est considérée comme une des pionnières du féminisme français. Auteure de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l'esclavage des Noirs.
Elle est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes.
Fille d’un bourgeois de Montauban, elle serait en fait la fille adultérine du Marquis et poète Jean-Jacques Lefranc de Pompignan.
En 1765, Marie Gouze fut mariée à un traiteur parisien de trente ans son aîné, Louis-Yves Aubry., Quelques mois plus tard, la jeune femme donna naissance à un fils, Pierre. Homme grossier et inculte, son mari mourut en 1766. La loi française interdisant à une femme autrice de publier un ouvrage sans le consentement de son époux, elle ne se remaria jamais, conservant ainsi sa liberté de publication.
Elle qualifiait le mariage religieux de « tombeau de la confiance et de l’amour ». La « veuve Aubry » portait couramment les prénoms de « Marie-Olympe » (signant ...