Vie de château
Datte: 11/05/2018,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
amour,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
intermast,
Oral
pénétratio,
double,
Partouze / Groupe
jeu,
portrait,
Humour
historiqu,
fantastiq,
Auteur: MarcK, Source: Revebebe
... petit salon, et je les aperçus dans l’entrebâillement de la porte lourdement cérusée s’agripper l’un à l’autre dans un baiser profond et fougueux. Je compris que le projet de ces deux-là était une visite décalée des lieux et je m’en amusai, trouvant enfin un intérêt à suivre le parcours.
Ces deux amoureux étaient de fait assez habiles et sûrement entraînés à ce jeu, puisque aucun autre visiteur ne sembla remarquer leur manège et que, tout en traînant dans leur duel érotique, ils parvenaient à chaque fois à quitter la dernière salle peu après le groupe. Cela frisait d’ailleurs un peu la magie, d’autant que leurs caresses devenaient de plus en plus insistantes et leur parade amoureuse franchement appuyée. Dans le Grand Salon, en glissant sur l’impeccable parquet ciré, Ken avait même passé sa main sous la jupe de sa compagne, plus occupée à étouffer un rire qu’à résister et ainsi poussée vers les pièces suivantes. Sous le regard réprobateur, peut-être jaloux, des duègnes du XVIIe siècle accrochées au mur, l’exploit était certes relatif : le chemin à faire pour frôler son postérieur était plus aisée qu’aux temps où ces dames protégeaient leurs arrières sous des frondaisons de jupons et la prison des corbeilles.
Dans la cuisine, c’est la jeune femme qui mit la « main à la pâte », le bloquant contre la monumentale table en bois de chêne. Elle plongea avec dextérité ses doigts fins dans son pantalon de toile, lequel était suffisamment souple pour pouvoir les y accueillir. ...
... Avec un art digne du saucier qui monte la mayonnaise, elle débuta un mouvement lancinant et rythmé. Leur appétit de marmitons chipant les confitures à l’insu du maître-queux me ravissait. Ils goûtaient avec talent les couleurs et les parfums concoctés de leur amour, au milieu des cuivres rutilants. Une promesse de banquet s’annonçait dans leurs manœuvres et leurs préparations.
Leurs caresses n’avaient pourtant rien de savamment élaboré : ils se passaient encore de tout ingrédient piquant, leur préférant des simples et des douceurs amères, mais le tour de main relevait du grand art et au cœur de leurs baisers, l’eau venait à la bouche. J’avais de plus en plus de mal à les quitter des yeux, tout en veillant à ne pas alerter les autres visiteurs attentifs aux considérations insipides de la guide sur les mœurs d’autrefois. Dans son tailleur trop étroit et sur ces escarpins gris, elle prenait très au sérieux son rôle d’institutrice du dimanche. Son public suivait, dans une curieuse régression scolaire, certains regrettant in petto de ne pas s’être muni de crayon et papier pour prendre des notes.
Si aujourd’hui dans ce monde « bling-bling », la réussite passe par une revendication d’ignorance, avec un mépris marqué envers le trop de culture, il est amusant de constater que la moindre petite pédanterie fait naître l’admiration béate des foules, dont bon an, mal an, on a su rendre le cerveau disponible à autre chose que les boissons gazeuses et immodérément sucrées. Fais-je encore ...