1. Renaissances


    Datte: 30/04/2021, Catégories: fh, hplusag, couple, extracon, complexe, amour, nonéro, confession, Auteur: Shiva__, Source: Revebebe

    ... fin fond d’un vignoble, au milieu de nulle part. Qui s’était construite un peu toute seule, oubliant l’existence de Dieu, en tout cas ignorant ce qu’on en disait. Je m’étais forgée ma propre opinion dans ce domaine, puisque Dieu « notre Père », censé apporter le meilleur à ses enfants, avait dû m’oublier ou bien il n’existait pas.
    
    Bref. Nous avions été présentés lors d’une soirée organisée par sa boîte, par Garance, une amie du lycée en poste dans la même SSII que lui, certaine que nous étions faits pour nous entendre. Ce soir-là, elle n’imaginait pas que nous nous apprécierions au point qu’elle deviendrait témoin de notre mariage un an plus tard.
    
    Aucun de mes amis n’aurait parié là-dessus d’ailleurs :
    
    — Alice ? Mariée ? Une blague ! Elle a trop de tempérament ; une vision des hommes trop négative pour qu’elle se marie un jour. Elle sera la dernière d’entre nous à se caser.
    
    En fait, j’ai été la première. À l’extrême opposé de ce que j’imaginais moi-même. Au second rendez-vous, quinze jours après notre première rencontre, déclaration « cliché » au pied de la Cathédrale Notre-Dame :
    
    — Alice, je veux passer le reste de ma vie avec toi. (Oulà ! Vertige pour moi. Est-ce que j’ai bien compris ?)
    — Mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu réalises ce que tu me demandes ? Pour moi c’est non. Faisons les choses dans l’ordre, et tu verras, dans quelques temps, si tu veux toujours m’épouser.
    
    Michel et moi, ce ne fut pas le légendaire coup de foudre. Nous nous ...
    ... sommes instinctivement plu, c’est tout. C’était simple, mais je ne sais par quelle alchimie, c’était fusionnel ; magique. Nous faisions rêver (vraiment !). Cette histoire, c’était mon conte de fée à moi ; j’avais trouvé en Michel mon Prince-Charmant.
    
    Une patience, une gentillesse et une douceur qui tranchaient avec mon impulsivité, mon égoïsme et mon dynamisme. Dans ses bras je me réfugiais, apaisée de tous mes tiraillements habituels. Il avait l’oreille pour m’écouter, silencieux, complètement subjugué par ce que j’étais : l’amour de sa vie. Je pouvais rester un garçon manqué, enveloppe que je revêtais au quotidien sans aucun complexe, laissant libre cours à ma féminité lorsque nous sortions.
    
    Tout était parfait pour moi, hormis notre sexualité. En résumé : à 35 ans, Michel était puceau. J’étais la première femme de sa vie, je ne l’ai su qu’à notre troisième rendez-vous ; notre première nuit. Je l’ai trouvé touchant. Je comprenais toute la retenue dont il avait fait preuve jusqu’à présent. Il se sentait honteux. J’ai tenté de le rassurer. Cette nuit-là, il ne s’est rien passé. Nous avons simplement dormi l’un contre l’autre, enlacés.
    
    Mon altruisme, à ce moment là, allait à l’encontre de tout ce que j’avais toujours attendu sexuellement des hommes. Mes sentiments pour Michel étaient alors ma priorité, parce qu’avant lui, je ne m’étais jamais sentie vraiment heureuse. Finalement, pour moi aussi c’était une première fois, n’ayant jamais rien fait d’autre que du sexe et pas ...
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