1. Renaissances


    Datte: 30/04/2021, Catégories: fh, hplusag, couple, extracon, complexe, amour, nonéro, confession, Auteur: Shiva__, Source: Revebebe

    ... un fibrome.
    
    À 20 ans, deuxième visite solennelle chez un gynéco. D’usage pour les femmes, quand elles ont une sexualité. De ce côté-là, rien de très mirobolant à cette période de ma vie, que des rencontres d’un soir ou d’une semaine, mais c’était une précaution, alors j’écoutais, disciplinée, les conseils de mes pairs.
    
    Un frottis. Ce fut horrible. Aucun égard de la part dudit spécialiste. Je me trouvais nue, ne sachant ni quoi faire, ni où me mettre. Encore une fois, rien d’excitant (ni chez lui, ni dans son cabinet). Allongée, cuisses béantes, le speculum froid qui pénétrait mon vagin, avant que le docteur ait effectué son prélèvement avec sa spatule en bois. Ça paraît bénin tel que c’est raconté, mais moi, j’ai eu l’impression qu’il m’avait prélevé un bout de chair. J’étais si crispée ! Incapable de parler, de le questionner. J’avais honte.
    
    Puis le troisième, à 25 ans, avant que cela devienne la routine. Traumatisée par ma dernière visite, je n’avais pas renouvelé l’expérience. Mais, c’était devenu sérieux avec Michel. Nous avons très vite troqué le préservatif, contre la confiance. Trois mois après notre rencontre. Je me suis dit que c’était le moment de prendre la pilule.
    
    *****
    
    Il faut dire qu’après des années d’errance identitaire, j’étais décidée à assumer ma féminité, coachée par Sedigheh (ma « maman » de cœur) et Arthur, un très bon copain. Époque « Bridget Jones », que j’avais visionné sur les conseils de ce dernier. La métamorphose se traduisait par : ...
    ... 10 kg de perdus et beaucoup moins d’hésitation à porter des jupes, en dehors du travail, tailleurs et escarpins à talons (qui changeaient littéralement le galbe de mes courbes que je découvrais). J’avais même investi dans des dessous plus seyants, en dentelles et broderies de soie et satin (là, pour le coup, je réalisais un rêve). Je me trouvais superbe, avec un maquillage que je ne maîtrisais pas encore, mais qui restait tout à fait correct. Bien sûr, je restais une jeune femme à la silhouette d’une autre époque, mais c’est celle-ci qui entretenait une sensualité authentique.
    
    Cependant, je manquais cruellement d’aisance et de délicatesse, grimaçant des sourires et tentant la distinction. Un ou deux verres d’alcool réussissaient toujours à me d’étendre et je me retrouvais réellement en accord avec moi-même sur la piste de danse. C’était le seul endroit où je parvenais à me libérer complètement (toujours les yeux fermés, seule au monde, dans ma bulle), tant qu’aucun des mâles sur la piste ne venaient se frotter à moi (un répit fréquemment de courte durée). C’est ainsi que j’ai séduit Michel.
    
    Michel : bel homme timide et maladroit, grand, aux cheveux courts et poivrés, de dix ans mon aîné. Cultivé avec une bonne situation ; informaticien perdu au milieu d’une famille de médecins et ingénieurs de père en fils, lyonnaise de souche. Une classe sociale pleine de convenance, catholique et pratiquante. Rien à voir avec la fille de viticulteur que j’étais et qui avait grandi au ...
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