1. Lettres au Père Noël


    Datte: 28/04/2021, Catégories: Humour amour, Auteur: Lacducoucou, Source: Revebebe

    ... le courrier du monde pour la baiser – pardon : pour un baiser. Je n’ai plus qu’une idée en tête, qui tourne à l’obsession : elle, elle et encore elle !Dominique est mère au foyer (non, non, elle ne s’appelle pas Landru, ne confonds pas). Son mari est artisan, un individu insignifiant, et un peu efféminé, souvent absent toute la journée pour raison de chantiers. Elle tient son secrétariat et sa comptabilité, elle s’occupe du ménage, du jardin. Elle s’entend bien avec son voisin, le vieux Ock, qui a plein de chats. Lorsqu’ils s’aventurent chez elle, elle n’hésite pas à nourrir les chats d’Ock. Elle aime ça, m’a-t-elle confié devant une tasse de café. Elle parlait du jardin et des chats, bien sûr.Dominique est d’une gentillesse extrême. Lorsque je lui apporte un paquet de courrier, deux fois sur trois elle se prend le temps de m’offrir un petit noir. C’est ma récré dans la tournée. Elle s’assied toujours en face de moi, à la table de la cuisine, son regard se plante dans le mien et elle me parle d’elle d’une voix douce, de son quotidien, du village et des gens. Jamais de son époux. Elle s’intéresse aussi à moi, ses questions attentionnées le prouvent. Et toujours avec ce sourire, ah ce sourire… !Je t’ai dit qu’elle est belle. C’est en-dessous de la vérité. Elle a des cheveux blonds, mi-longs, des yeux bruns, un visage rond, des taches de rousseur comme j’aime, une silhouette gracieuse avec une taille fine et des hanches évasées sans excès et des seins, Père Noël, des seins à ...
    ... damner toute la milice ailée du mégalomane de l’étage du dessus, tu sais, le Fêlé de la Cafetière.J’ai tôt saisi qu’elle aimait bien me voir. Il s’est installé entre nous, au fil du temps, de l’amitié, une confiance solide, voire une certaine complicité.J’ai donc tiqué le jour où, pour la première fois, j’ai cru relever dans sa voix un soupçon de tristesse sur une remarque anodine. Cela se reproduisit plusieurs fois par la suite. Mon imagination travaillait à fond la sacoche. Un jour, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et j’ai osé lui demander ce qui la chagrinait. Une réponse lapidaire : « Mon mari ne s’intéresse plus à moi » puis un éloquent silence avec des yeux qui se mettent à briller, à briller… et à s’embuer.Ni d’une, ni de deux. Je me lève, je fais le tour de la table, lui fais quitter sa chaise et la prends dans mes bras. La Poste doit faire son devoir ! Elle résiste d’abord, tente de me repousser. Mais que peut opposer une femme fragile à un vigoureux facteur ? Elle le comprend rapidement, rompt le combat et s’abandonne contre moi. Père Noël, si tu savais comme j’étais le roi du monde ! Mon ancêtre le facteur Cheval avait son palais, moi j’ai ma reine !Mes doigts se perdent dans ses cheveux, je couvre son visage de bisous, je lui caresse la nuque, puis le dos. Je n’ose aller plus loin, malgré la route que m’indique frénétiquement mon GPS glandulaire. Elle reste un moment contre moi, sa tête sur mon épaule, puis recule, me regarde, radieuse, et me pose un ...