Le Con, la Brune et l'Étudiant
Datte: 12/04/2021,
Catégories:
fh,
fhh,
jeunes,
hplusag,
jalousie,
double,
fsodo,
Auteur: Xavier2, Source: Revebebe
... me voir. Je me jette à son cou, lui dis que je l’aime, devant tout le monde. C’est comme si une vanne s’était ouverte en moi : je l’aime, je l’aime, je le lui répète, je l’embrasse. Je lui demande de m’emmener dans son studio. Il ne peut pas, il a un TD. Je lui réponds que ce n’est pas grave, que je peux attendre puisqu’on a toute la vie.
On n’avait pas toute la vie. Mais on a eu un an, merveilleux, une bulle de bonheur. Je ne veux pas vous le raconter. Ça me ferait pleurer. Tout ce que je peux vous dire, c’est que chaque fois qu’on faisait l’amour, Gilles disparaissait davantage. Et on faisait beaucoup l’amour, de mieux en mieux. Mes parents étaient inquiets, ils trouvaient que cette histoire prenait trop d’importance pour moi. Pour les rassurer, je travaillais très tard le soir. Ça m’était facile : pour la première fois de ma vie, j’étais sereine, je me sentais forte. Ma deuxième année, je l’ai eue haut la main, avec mention.
Tout s’est écroulé en septembre. Xavier m’avait ramenée à Saint-Sébastien, après quelques jours passés ensemble. Il faisait beau. Trop beau pour rentrer chez mes parents. Je lui ai demandé de me laisser sur la plage. Un homme m’a abordée. Je l’avais vu à une exposition de peinture, avec mon père. Il se souvenait de moi. En me parlant, il regardait mon corps. Il était trapu, la quarantaine, un peu chauve. N’importe quelle fille l’aurait trouvé banal. Moi, j’ai vu autre chose : Gilles, la même virilité un peu vulgaire, le même regard que lui quand ...
... je sortais de la salle de bains de l’appartement de son copain. Je ne pouvais plus penser, mon cerveau s’était figé. Ses mots me paraissaient lointains. Il parlait d’une séance de pose dans son atelier, pas loin de la plage. Je l’ai suivi.
Je suis revenue chez moi deux jours plus tard. J’ai aussitôt appelé Xavier. C’est facile de mentir à distance, même au garçon qu’on aime.
Mais quand on s’est revus, quinze jours après, je lui ai tout dit : ma crainte d’être frigide, Gilles, ces dix-huit mois passés avec lui à le retrouver une fois par semaine dans un appartement. J’étais anéantie. Lui aussi. Je l’ai supplié de ne pas me quitter. Je lui ai dit que ce n’était pas important, que cet homme, je ne le reverrais pas, que l’important, c’était nous. Que j’avais un truc moche en moi, mais que j’allais grandir, guérir, et qu’ensuite notre vie serait magnifique. Il m’a répondu qu’il attendrait. Mais plus jamais notre relation n’a été si belle, si pure qu’en sa première année.
Il y avait un nuage au-dessus de nous, en permanence. C’est sans doute pour ça qu’on n’a jamais vécu ensemble. Quand on est montés étudier à Paris, on avait chacun notre studio. Quatre fois, j’ai rechuté, en cinq ans. C’était imprévisible. Je commençais à espérer, et ça revenait, sans prévenir. Toujours avec le même genre d’homme, toujours de la même manière. Je faisais mes saletés dans un coin, et repartais deux jours plus tard, parfois bien moins. Avec l’un d’eux, un commerçant, ça n’a duré qu’un quart ...