1. Le temps des manifs...


    Datte: 02/04/2021, Catégories: fh, jeunes, inconnu, amour, volupté, pénétratio, fsodo, init, Auteur: Jeff, Source: Revebebe

    ... l’air.
    
    Après ces quelques secondes de répit, alors que le vacarme des charges de CRS traversait la porte, je m’approchais d’elle. Elle était pâle, tremblante.
    
    Oui, c’était sa première manif et elle n’avait pas un instant imaginé qu’elle pouvait tourner vinaigre. Alors, elle avait la réaction de bon nombre d’entre nous en pareilles circonstances, celle de la peur rétrospective. Je l’ai accueillie dans mes bras, nichant sa tête contre mon épaule, caressant les pointes de ses cheveux. Elle sentait bon, mais ses vêtements étaient imprégnés d’odeurs de sueur et de gaz lacrymo. Contre mon cou, sa respiration me faisait de légers frissons. Moi aussi je venais d’avoir peur. Pas pour moi, non, bizarrement c’était pour elle que j’avais eu peur. Elle que je ne connaissais pas.
    
    Elle s’appelait Marie-Hélène… et elle était en première année de psycho. Perdue dans Paris, loin de sa province natale, elle découvrait le monde étudiant, celui de la violence, et elle avait, semble-t-il, un peu de mal à s’adapter. Sa lèvre tremblait en me racontant toutes ses avanies, ses angoisses et ses désillusions. Mais elle restait là, blottie contre moi. Je ne parlais pas, je l’écoutais et continuais à lui caresser les cheveux. De temps en temps ma main descendait sur sa joue pour essuyer ses larmes. Des larmes… effet des lacrymos et libération de ses angoisses. Au-dehors, le tumulte semblait s’apaiser peu à peu. Les CRS devaient courser quelques vauriens attardés en queue de manif et qui étaient ...
    ... là uniquement pour « casser du bourgeois »…
    
    J’ai regardé ma montre. Cela devait faire plus d’une heure que nous étions là, assis dans cette entrée salvatrice, sans que personne n’ait encore découvert notre présence dans ces murs protecteurs. Cela faisait presque une bonne heure que Marie-Hélène s’épanchait sur mon épaule, contre mon cou.
    
    Après avoir jeté un regard circonspect dans la rue maintenant vide, seulement jonchée de gravats et d’objets hétéroclites, nous sommes sortis de notre repaire. Au bout de la rue, les premiers camions de nettoyage s’activaient à effacer les traces des affrontements. Calmement, serrés l’un contre l’autre, nous nous sommes éloignés en direction de la première station de métro ouverte pour rejoindre mon chez moi…
    
    Je suis moi-même étudiant, et mes revenus ne me permettent pas d’habiter un immense loft ou un appartement dans le 16ème arrondissement. Non, je loue un studio non loin du quartier des facs, en plein centre de Paris, mais d’un espace suffisant pour pouvoir recevoir une « conquête minute »…
    
    Les quatre étages avalés à grandes enjambées, je poussais la porte de mon chez moi et nous pouvions enfin goûter la tranquillité des lieux et le calme reposant après les évènements trépidants que nous venions de vivre.
    
    Je lui ai proposé de boire un verre et nous nous sommes affalés sur le canapé. Soudain, je la sentais distante, sur ses gardes. Pour lui montrer que mes intentions n’étaient pas aussi méchantes que celles des CRS de tout à ...
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