1. L'importun 8


    Datte: 01/04/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Accent, Source: Hds

    ... ne ressasse pas continuellement l’unique erreur et tu seras en même temps le mari que je veux aimer. Il n’y a plus de Sylvain, je l’ai chassé. Tu es mon seul amour, mon seul homme.
    
    – Incroyable, raconte, dis-moi pourquoi, comment. Tu l’as chassé ou il t’a abandonnée aussitôt que possédée ? J’avais donc raison, mon calcul était juste. Il fallait sacrifier mon honneur, mon amour propre, il fallait lui laisser une part de ma femme pour réussir à lui couper l’appétit. Et toi, séduite et abandonnée comme une midinette de dix-huit ans, tu es désemparée et tu espères que le vieux mari éploré va recueillir la brebis égarée en tuant le plus beau de ses vaux.
    
    – Je crois qu’il est inutile d’insister. J’ai perdu ton amour, ta confiance et tu soupçonneras toujours le pire quoi que je fasse. Je n’aurai plus droit à une once de respect ou de considération. Je ne peux que m’en prendre à moi-même. Las ! Gérard ne me respectera pas plus, tant pis pour moi.
    
    Comme Marie se lève, entre Yvette, la jeune stagiaire au service de Louis. Des bruits circulent. J’ai assez de problèmes personnels pour y prêter attention. Elle sautille :
    
    – ...
    ... Jean, Gérard m’envoie te prévenir, regarde par la fenêtre, un type bizarre rôde autour de la voiture rouge de madame. Excusez-moi d’être entrée sans frapper. A plus tard.
    
    Marie la regarde sortir de mon bureau en plissant le front. Yvette est blonde, jeune, souriante. Est-elle farouche ? La rumeur la dit bonne vivante, rieuse. Mes yeux la trouvent bien en chair. Sa poitrine ronde peut faire rêver un célibataire, un divorcé ou un veuf proche de la retraite. Un bien joli lot pour qui la gagnera.
    
    Comme Marie, je me précipite à la fenêtre. Comme elle, je reconnaît l’individu louche et ironise :
    
    - Tiens l’oiseau rare est sorti de ton coffre et cherche à y rentrer ! Il tente d’ouvrir les portes. Tu aurais pu lui laisser la clé. Tu mens mal, quand tu paniques. Tu ne l’as pas chassé trop loin, tes consignes manquaient de fermeté. Il a le culot de venir me narguer. Dire que j’ai failli m’attendrir devant tes demandes de pardon et tes promesses de ne plus me tromper. Jure que tu ne sais pas d’où il sort et je te croirai ! Tu ne manques pas d’air.
    
    – Puisque tu me demandes de jurer, je le jure. Ecoute au moins ma version. A suivre. 
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