1. La mère de Jean (4)


    Datte: 20/03/2021, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... mange avec eux…
    
    Un nouveau bisou avait scellé cette conversation. Puis il avait filé. Quelque chose l’avait dérangé dans l’histoire de la douche et l’envie de se remettre la tête à l’endroit le chassait de la maison. Bien sûr qu’il reviendrait coucher chez elle, mais… avant cela, les idées bizarres qui habitaient son crâne devaient être expulsées. Adèle suivit des yeux le sosie de son ex-mari, alors qu’avant de monter dans sa voiture, il levait la main dans un petit signe. Elle aussi avait mauvaise conscience. Bon ! Il fallait bien aussi qu’il apprenne à vivre en dehors d’elle…
    
    — oooOOooo —
    
    Pourquoi la vue de cet engin qui gonflait lui avait-elle rapporté des images ressurgies d’un passé lointain ? Elle avait dû se retenir pour ne pas y mettre la main, voire autre chose. Mais après les évènements lors du week-end dans l’appartement des trois garçons, comment… pouvait-elle être encore attirée à ce point ? Elle se rendit compte que son corps tout entier devenait une boule d’envie. Que faire, que dire ? Son fils tout de même ! Il était devenu un homme, un vrai et la trique qu’il arborait dans la salle d’eau en était juste une preuve évidente.
    
    Mais de là à avoir ces idées si… intimes et personnelles. Non ! Elle devrait maintenant se méfier de ses propres réactions. La chair de sa chair, ce n’était pas possible et encore moins correct d’y seulement penser. Et pourtant la sale petite voix dans sa caboche qui lui criait que c’était aussi et en premier lieu un homme, ...
    ... elle ne devait pas l’écouter. Une larme perlait déjà au coin de l’œil d’Adèle. Rage ? Désespoir ? Incapable de savoir pourquoi l’envie de pleurer l’étreignait. Non. Elle ne se sentit pas très enjouée, mise mal à l’aise par ses pensées presque impures.
    
    Machinalement, elle fouilla dans son sac à main. Un rectangle de carton dactylographié lui arriva dans la menotte. Une phrase de cette Lucie lui revenait à l’esprit : « Vous avez toujours ma carte et vous pouvez m’appeler quand il vous plaira, et si c’est seulement pour me faire un coucou, pas de souci… je suis preneuse aussi. », alors discuter un peu ne pouvait pas faire de mal. La rousse décrocha le téléphone et avec de la brume de pleurs dans les yeux, elle composa le numéro. À la quatrième sonnerie, la voix de la brune vint lui frapper l’oreille.
    
    — Allo !
    
    — Lucie, c’est Adèle.
    
    — Ah Adèle. Je suis heureuse de vous entendre.
    
    — Vous m’avez dit que je pouvais vous appeler quand j’en aurais envie, alors je me suis permise…
    
    — Vous avez bien fait ! Mais… vous avez des ennuis ? Votre voix…
    
    — Oh ! Non une petite altercation avec mon gamin.
    
    — Les enfants… mon Dieu les enfants ! Parfois je me dis que j’ai bien fait de ne pas en avoir.
    
    — Il est gentil… puis c’est de ma faute, mais ce serait trop long à raconter.
    
    — Vous voulez que je passe vous voir ? Mais je n’ai que très peu de temps… je sors ce soir. Un rencard de dernière minute. Mais, allez j’arrive et nous bavarderons. Vous me ferez bien un café ?
    
    — ...
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