La mère de Jean (4)
Datte: 20/03/2021,
Catégories:
Divers,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... n’avait pas au moins une fois au cours de son existence rêvé de faire l’amour avec une amie et un mec ? La rousse se raccrochait à des idées de ce genre espérant ainsi faire redescendre la pression qui l’agitait.
Le silence de son amie n’arrangeait pas les choses. Si au moins Lucie avait dit un mot, une plaisanterie, mais là, rien… juste le bruit du moteur et celui des voitures qu’elles croisaient. Le clignotant qui se mettait en route, le véhicule qui ralentissait, il semblait à Adèle que plus rien ne parviendrait à couvrir le boucan que faisait son cœur dans sa poitrine. Toujours muette, Lucie quittait déjà l’habitacle. Et par la force des choses, la rousse en fit autant. Les néons qui illuminaient le trottoir lui indiquaient également le nom de l’hôtel où elles se rendaient.
Le « Lion d’or », un nom passe-partout qui devait se retrouver partout en France. Lucie marchait devant, sans se préoccuper de savoir si elle suivait. Comme un automate, Adèle emboitait le pas de son amie. Elles ne cherchèrent pas, ne demandèrent rien à personne et prirent discrètement les escaliers qui menaient à l’unique étage de la baraque. D’un grattement des doigts, la poupée brune s’annonça à la porte cent-sept, au milieu d’un long ...
... couloir. Pas un bruit sous les escarpins des deux femmes, la moquette épaisse du corridor absorbait tous les chocs des talons aiguilles.
La porte sans un son s’entrouvrit et l’intérieur d’une suite luxueuse à peine éclairée vit entrer deux félines dont l’une était encore bien apeurée. Les pupilles d’Adèle s’habituèrent peu à peu à la faible luminosité ambiante. Un homme plus très jeune en peignoir leur souriait.
— Ah ma chère, je vois que vous m’apportez un bien beau cadeau.
— Voici mon amie… ne soyez pas trop exigeant… elle n’a pas d’expérience… encore…
Elle avait bien insisté sur ce « encore » et le vieux avait pris la main de la rousse pour un baise-main désuet. Une odeur d’encens régnait dans le petit salon attenant à la chambre. Ce type était charmant.
— Et bien bonsoir jolie dame… merci de me faire l’honneur de votre présence. Rassurez-vous, je ne suis pas un monstre, je suis intéressé par la beauté des femmes dont je ne saurais me lasser. Et mon Dieu, vous et notre amie Lucie, vous êtes deux belles représentantes de la gent féminine dans toute sa splendeur.
— Merci.
C’était le seul son qu’Adèle put, au départ, décrocher devant ce mec aux allures de vieux beau !
— oooOOooo —
À suivre…